Depuis plusieurs semaines, l'association Sea Shepherd et la Fondation Brigitte Bardot assistent sur place et témoignent, sous la menace de la Navy Danoise, au plus grand massacre de mammifères marins d'Europe.
Les deux organisations demandent dans une lettre ouverte datée du 19 août 2010, adressée à la Reine Margrethe II du Danemark, de mettre un terme à cette boucherie qui fait la honte de l'Europe.
« Votre Majesté,
Depuis plusieurs semaines, nos deux organisations (Fondation Brigitte Bardot ; Sea Shepherd) sont présentes au large des îles Féroé pour combattre le massacre de centaines de globicéphales.
Notre équipe, à terre et en mer, peut témoigner de la violence de ces tueries qui font des fjords féringiens un immense et sanglant cimetière marin. Nous en témoignerons d'ailleurs prochainement, au Parlement, et alerterons les députés européens sur la barbarie perpétrée aux îles Féroé sous la protection active des autorités danoises.
Au large des Féroé, la marine danoise talonne de près notre équipe, navire et hélicoptère harcèlent et tentent d’intimider notre équipage. Le Danemark contrôle ainsi le territoire de pêche et protège les navires qui rabattent les globicéphales vers les baies où ils seront massacrés à coups de couteaux et de crochets.
Nous sommes en 2010 et parlons d'un pays de l'Union européenne, le Danemark, signataire de la convention de Berne, tenu de faire appliquer la directive "habitat" censée, notamment, protéger les cétacés !
Par ailleurs, le Danemark octroie de très généreuses subventions aux féringiens.
Il ne s'agit nullement d'une « chasse » de subsistance, une recommandation de 2008 proscrit même la consommation de la viande et de la graisse du globicéphale qui présentent des taux très élevés de mercure, de pesticides et de divers polluants.
Des morceaux de viande ont été retrouvés par nos équipes dans des décharges à ciel ouvert. Certains des cétacés massacrés sont rejetés à la mer, notre navire s’est d’ailleurs retrouvé encerclé de cadavres flottants.
Ce spectacle macabre est une honte pour le Danemark et les iles Féroé.
Les Iles Féroé et le Danemark se prétendent indépendants et sans influence l’un sur l’autre. L’archipel bénéficie pourtant d’importantes subventions directement versées par votre pays…
Le Danemark sait utiliser ce levier monétaire lorsqu’il s’agit de rappeler à l’ordre les Féroé sur l’utilisation des ressources gazières et pétrolières à proximité des îles.
Afin d’abolir enfin une pratique aussi cruelle qu’inutile, le Danemark, en qualité de grande nation européenne, se doit de faire preuve de la même volonté de persuasion que celle déployée pour protéger ses intérêts économiques.
Des études scientifiques menées par des pays chasseurs et sans aucun protocole valable, ont évalué à 800.000 le nombre de globicéphales de la région, et prétendent de manière arrangeante que l’espèce n’est pas menacée.
Mais notre équipage, conduit par un cétologue expérimenté, a sillonné l'archipel, s'est rendu dans des zones supposées riches en globicéphales, mais partout un même constat de désolation : la mer est devenue anormalement silencieuse.
Les féringiens ont fait taire les chanteurs des mers.
Les chasseurs prétendent accomplir un acte communautaire en pratiquant un massacre qui décime sans discernement et sans exception tous les individus, adultes, femelles gestantes et juvéniles, retournant contre eux le caractère particulièrement solidaire des globicéphales.
Il ne s'agit pas d'une « chasse » mais d'un véritable génocide animalier. Il devient urgent de protéger cette « richesse » inestimable et irremplaçable. Le Danemark et les iles Féroé se doivent de privilégier l’avenir sur une tradition passéiste qui ne trouve plus aucune justification acceptable dans le monde d’aujourd’hui.
Votre Majesté, et à défaut d'une réaction de votre part, nos deux organisations ont décidé de s'unir pour mener une campagne internationale contre le Danemark, coupable et complice d'actes de barbarie.»
Brigitte Bardot & Paul Watson
Présidente Fondation Brigitte Bardot - Président Sea Shepherd