The Runaways

Publié le 27 août 2010 par Numfar

J'ai vu le film The Runaways et mon impression est plutôt mitigée.
Film esthétisant avant tout, la réalisatrice, Floria Sigismondi a tout basé sur les différentes ambiances plutôt que sur des dialogues, de ce côté là, le film est réussi, on entre directement dans la tête des très jeunes filles (15/17 ans maximum) qui se voient catapulté dans un monde d'adulte, macho, malsain et violent.
Des jeunes filles qui connaissent leurs premières expériences sur la route : sexe à gogo, alcool et drogues dures.
Je rappelle que leur road manager, le célèbre Scott, qui devait leur servir de nounou, s'envoyait en l'air avec les filles (surtout Cherie) et leur servait de dealer.
Kirsten Stewart & Dakota Fanning interprètent leurs rôles à la perfection, la présence de Joan Jett (productrice du film) et de Cherie Currie (auteur de la biographie "Neon Angels" sur lequel le film est basé) y est certainement pour quelque chose.
Idem pour Michael Shannon qui interprète un Kim Fowley plus vrai que nature : visionnaire, manipulateur et abusif.
Le gros défaut du film c'est son titre .....
The Runaways ne raconte pas l'histoire du groupe mais se concentre sur Joan Jett & Cherie Currie, on est donc très loin d'une bio fidèle, et les personnages pourtant passionnants que sont Sandy West & Lita Ford sont complètement écartés de l'histoire, à l'exception d'une ou deux scènes.
C'est encore pire pour Alia Shawkat (la géniale Maeby de la série Arrested Development), son personnage "Robin" est purement fictif, et encore une fois on est passé à côté de l'histoire passionnante de la bassiste originale Jackie Fox qui avait fait une tentative de suicide, sauvée in extremis par Cherie, avant son départ du groupe alors en pleine Runawaysmania au Japon.


J'imagine la tête d'Alia lorsqu'elle a lu le script pour découvrir que son rôle tenait dans une ou deux phrases.
Même si Joan Jett est montrée de manière très réaliste, une sorte de paladin du rock, vivant uniquement pour cela et réussissant d'ailleurs mieux que les autres filles, et si la descente aux enfers de Cherie Currie est également très bien tournée (la scène finale est d'ailleurs très belle), on oublie de préciser que Lita Ford trouvera également le succès aux USA et on met complètement de côté le destin tragique de Sandy West.
Pour cela, le documentaire "Edgeplay" reste le seul film valable pour comprendre ce que fut le parcours des Runaways.
Si je devrais lui attribuer une note ce serait sans doute 7/10, surtout pour le talent incroyable des comédiennes et pour les ambiances 70's très réussies.
On ne peut pas reprocher au film de peindre l'histoire des Runaways en rose, mais on est encore très loin de la vérité.

© Pascal Schlaefli

Urba City

Août 2010