Defendor

Woody Harrelson a été largement sous-estimé, et il pourrait bien retrouver une nouvelle jeunesse (professionnelle) grâce à ses derniers rôles en date. A commencer par ce Defendor évidemment passé à la trappe en France.

Defendor, c’est Arthur Poppington, un noble citoyen qui se pense superhéros, et s’habille en conséquence pour patrouiller en ville à la nuit tombée. Arthur n’est pas vraiment méchant, ni dérangé. Mais un peu perturbé par son quotidien, il en est venu à croire à son histoire, et incarne vraiment Defendor, son double et but de vie. Plongé dans une réalité toute moderne, il consulte pourtant une psychiatre, poursuit un travail de jour honnête, et compte quelques amis l’épaulant tant bien que mal. Blindé aux bons sentiments, Defendor est avant tout là pour défendre la veuve et l’orphelin, sans réellement comprendre les réels dangers de combattre de vrais gangsters. Toute la tendresse d’Harrelson fait alors le jeu du film, dans un registre semi-comique semi-dramatique qui accroche au récit.

Evidemment tout ceci n’est pas le fruit du hasard, et Defendor a beau avoir réinventé sa réalité, il puise son histoire dans une genèse bien réelle. Ayant réinventé les évènements qui l’ont poussés à porter cape et costume, Defendor a pourtant de bonnes raisons d’aller combattre le caïd local qui en l’occurrence lui a vraiment fait du mal. De là part une analyse détaillée du personnage, que l’on qualifiera de largement prévisible mais terriblement attachante. Injustement sacrifié sur l’autel des sorties du mercredi, Defendor ne connaît donc qu’une sortie toute limitée aux rayonnages des magasins de DVDs. Son petit frère, Kick Ass, aura connu plus de gloire, mais dans cette veine de transposer le superhéroïsme dans un cadre plus contemporain, on a pas encore réussi à avoir de vrai vitrine. Reste le charme fou (oui, oui) de Woody Harrelson, qui s’éclate dans l’indé’ sympathique depuis Zombieland. On espère le revoir très vite.