La valeur des "grandes écoles"

Par Patricia Goyenetche
Les enquêtes de Velma :

Parmi les nombreuses discriminations (trop encore), il y en a une qui garde une place de prédilection chez bon nombre de recruteur : l'origine du diplôme. Nous avons eu l'occasion d'assister à de la discrimination positive à Science Po avec une proposition de stage dans les banlieues afin de sensibilisé les jeunes des milieux favorisés à la vie dans les banlieues. De même, les étudiants de HEC ou de l'ESSEC sont bien mieux employés que les autres étudiants issues des universités. Les motifs sont liés à la réputation de ses écoles. Mais qu'en est-il vraiment ? J'ai découvert un élément de réponse dans le nouvel Observateur.


Début novembre 2007, le nouvel observateur publiait un article "Enseignement supérieur, la guerre des palmarès",

Vexés par le "clasement de Shangai", où aucune grande école française ne figure dans les 100 premières mondiales, l"Ecole des Mines a établi sa propre liste. Résultats : cinq établissement français en tête. Trop beau pour être sérieux. Patrick Fauconnier

Il y a de quoi ce poser des questions sur la valeur de ces diplômes. Les évalue-t-on par rapport à leur contenu ou simplement par rapport à leur réputation.

Leur contenu

Aucun classement ne mentionne la qualité de la formation de chaque école. La qualité repose sur les innovations issues de ces écoles et réalisées par les professeurs et chercheurs de ces écoles. Cela veut-il dire que parce qu'on possède un chercheur de renommée dans son école, il sera aussi un excellent pédagogue ? Saura-t-il enseigné aussi bien que la brillance de ces travaux ? En fait, il s'agit de transmettre à autrui ce que l'on pense et comment on arrive à ce raisonnement. Les étudiants sont en droit de voir ce qui se passe ailleurs, mais ils ne doivent pas mentionner un raisonnement trop différent du professeur sans quoi, ils risquent d'être moins bien jugés. Au final, les étudiants reçoivent une formation adaptée au courant de pensée de l'école. Sont-ils alors meilleurs que les autres écoles qui ont opté pour un courant différent ? Rien ne peut le prouver si ce n'est que c'est un des sports favoris de nos professeurs et chercheurs et surtout que c'est un principe obligatoire de la recherche scientifique.

Alors pouvons-nous dire que telle école est meilleure que telle autre ? à mon avis, rien dans le contenu ne prouve la supériorité d'un enseignement par rapport à un autre. Donc sélectionner un candidat sur l'origine de son diplôme est un acte discriminatoire dans le sens où seules les écoles réputées décrochent les plus belles parts des meilleurs postes de travail.

Leur réputation

Le classement s'appuie plus souvent sur la réputation de ces écoles. Cette réputation est liée principalement au nombre d'emploi qui en résulte à l'issue. Pour comprendre ce classement, il faut regarder qui vient étudier dans ces écoles dites de "prestiges". Le coût élevé de la formation dispense bien nombre d'étudiant de valeur identique de la poursuite de leur étude dans ces écoles. La classe dominante est issue du milieu "aisé" et donc possède un réseau sociale de "dirigeant". Il est donc inconcevable de placer un de ces étudiants en dessous du poste tant convoité. Ce que l'on ne rechigne pas à faire pour les étudiants d'université qui ont un niveau de connaissances similaires mais dont le coût des études est bien moins élevé et donc accessible à un plus grand nombre de personne. La sélection dans ce cas est principalement liée aux compétences en matière d'apprentissage de l'étudiant.

Conclusion

La sélection sur l'origine du diplôme est encore une pratique courante. La réputation d'une école va jouer pour ou contre un candidat à l'emploi. La valeur du diplôme appartient à la "sanction" de fin d'étude, dont seuls les professeurs sont en mesure d'évaluer la réelle valeur des connaissances acquises. J'ai pu voir dans certains forum l'arrogance de jeunes diplômés sur leur compétence, écrasant sans regret l'expérience professionnelle. Le diplôme ne veut pas dire que l'on connaît tout sur un domaine, et la vie à vite fait de nous faire comprendre que le diplôme ne dure qu'un temps. Très vite, les valeurs de l'entreprise prennent le dessus, et nombre de ces jeunes diplômés écartent leur formation pour tirer le meilleur profit de leur position dans la société et surtout faire en sorte d'être bien vu de ces supérieurs. Sont-il meilleurs ? ou pires ? Est-ce une question d'invidus ? ou du groupe que constitue la société ? Ces questions sont à la base, je crois, de la sélection des candidats.