Dans la lignée de l’article précédent je livrerai encore ces quelques réflexions autour de la « Simca rouillée » dont Souchon à la fin du « Marin » fait une métaphore de la vie. La vie est « une Simca rouillée », à savoir une vieille bagnole qui a eu son heure de gloire (on se souvient de la Chrysler de Jim, ou de la Formule 1 de « j’suis bidon ») et qui continue à avancer, cahin-caha malgré la rouille, malgré les chocs et les incidents de parcours.
Et du même coup, toute la chanson est à relire comme une allégorie de la vie (cette entrée fournit une clé similaire à celle que l’on peut utiliser quand on lit l’étrange et grandiose poème de Rimbaud « le bateau ivre ») : le personnage principal du « marin » joue pour l’auditeur, le lecteur, le rôle de n’importe qui partant dans la vie avec des rêves pleins la tête et se retrouvant, au bout de ses années, avec une immense frustration.
Le bleu qu'il met dans sa vodka,
Ca lui rappelle,
Tous les "j-aurai-dû" "y'avait-qu'à",
La Rochelle
Il voulait Molène en mer d'Iroise, les ancres rouillées
Les baleines, la belle turquoise, les coffres oubliés
Les sirènes, les belles sournoises, les grands voiliers
La vie le promène en Seine et Oise, dans sa Simca rouillée (…)
Que le lecteur veuille bien se souvenir de ce qu’il a mis dans ses « coffres oubliés » et qu’il regarde en face « les sirènes » qui partagent sa vie ! (Ou inversement : le chanteur n’est pas tendre avec les maris dans les Audis et qui « foutent des marrons » aux filles qui gardent le mystère qui plaît tant !)Pas d’eau sucrée chez Souchon ! Mais du vitriol !