C'est pas trop mon genre de râler pour tout et n'importe quoi. Encore que.
Mais bon. Des fois, trop c'est trop. Et là je suis énervée. Et puisqu'en même temps j'ai une nette tendance à vouloir m'épancher quand quelquechose ne va pas, je m'en vais tenter de partager mon indignation. Voilà donc ce qui me taraude.
Il y a quelque temps (ne me demandez pas plus de précision j'ai lancé une opération "ménage par le vide" il y a peu et ma collection de presse culturelle en a fait les frais), Telerama publiait un encart pas spécialement tapageur mais qui a retenu mon attention. De mémoire, il y était fait mention du fait que, les majors ayant eu à subir une baisse de profit du fait de la "crise de l'industrie du disque", certaines avaient découvert une nouvelle source de revenus. En effet, lors de concerts de certains artistes il est désormais proposé au public une option tarifiée "fin de show". Comprends que soit tu ne t'acquittes pas de la taxe proposée et tu rentres chez toi comme un malheureux, la tête encore pleine de tout le bon son distillé au cours de la soirée, soit tu peux te payer l'option et là c'est dédicace et bises chaleureuses de la vedette du soir en guise d'apothéose.
Ainsi, le public venu applaudir Janelle Monae à la Maroquinerie le 05 juillet dernier s'est il vu proposer de rester après le concert et, sous réserve de débourser les dix euros annoncés, de pouvoir se faire photographier avec la belle...
N'importe quoi.
Mais bon passe encore.S'il se trouve un public pour accepter le deal...
Le pompon, c'est que le réservoir, qui est une salle qu'il m'arrive de fréquenter à l'occasion pour aller écouter de jeunes talents pleins d'avenir, m'a réservé une surprise de taille dans ce genre la semaine dernière. Et que du coup je vais faire l'effort de relayer l'info ici histoire que d'autres que moi ne se fassent pas "avoir" parce qu'il faut dire les choses comme elles sont, la manoeuvre ne vise qu'à tromper le consommateur. J'explique.
Samedi dernier, après que ne soit terminé le concert de Nada Surf sur le parvis de l'hotel de ville, je me vois proposer d'assister au concert d'adieu de Kings Off Cash. Première fois que j'entends le groupe et dernière a priori, celui-ci ayant splité il y a très peu de temps ce qui est fort dommage compte tenu de ce que j'ai pu voir et entendre ce soir là. Mais là n'est pas la question. J'accepte l'invitation, donc, et je me retrouve là bas toute décidée à terminer la soirée détendue.
Comme toujours la lumière y est plus-que-tamisée et on n'y voit pas grand chose pour tout dire. Et ce n'est pas le malheureux lumignon disposé au centre de chacune des tables qui permet de parcourir confortablement la carte des consos que nous tend le serveur vraisemblablement pressé. Note qu'à ce moment là, quand il prend la commande, il est 22h45. C'est pas que je sois une obsédée de la montre mais ce détail là a de l'importance, on le verra plus tard...
Avec difficulté, donc, nous réussissons à déchiffrer une partie de la carte et nous faisons notre choix. La commande arrive, on sirote tranquillement le contenu de nos verres en écoutant de la bonne musique. Jusque là tout va bien. Puis le serveur dépose négligeamment la note sur la table et nous constatons avec effarement que les tarifs notés sont le double de ceux annoncés sur la carte. D'un petit geste de la main nous lui demandons de s'arrêter auprès de nous pour lui mentionner l'erreur dont on ne doute pas qu'elle sera réparée dans l'instant.
Et là le bougre nous annonce que ce sont les tarifs de nuit et que "passé-23-heures-les-tarifs-des-consos-changent-vous-n'avez-pas-lu-c'est-écrit-sur-la-carte". Ah bon. Ben non personne n'a vu. Sans ça on aurait commandé un verre pour trois vu que les prix nocturnes deviennent carrément prohibitifs.
A bien y regarder on trouve une astérisque qui renvoie en fin de carte où, en tous petits caractères, apparait la mention concernant l'application d'un tarif de nuit passé 23 h. Sauf que nous, on a passé commande avant le début du set de Kings Off Cash, donc avant 23h. Mais qu'à ce stade c'est notre parole contre celle du serveur. Note bien que l'idée de quitter la salle sans régler la note nous a été suggérée mais que, comme nous sommes honnêtes (trop?), nous l'avons réglée quand même. Mais note aussi qu'on n'est pas près de me revoir consommer quoique ce soit au Réservoir, foi de Blonde.
Tarif de nuit pour les consos dans une salle de concert non mais n'importe quoi...
Pour terminer là dessus, je m'en vais dire un mot sur le fait que des albums paraissent régulièrement (normal) puis que dans la foulée paraissent des albums portant la mention "bonus edition" qui contiennent par exemple des titres supplémentaires.
Prenons un cas concret. Gush est un groupe dont je suis fan depuis la première écoute sur scène, ce qui remonte à l'année dernière. Dès la sortie de l'album, je me rue sur le disque. Déception quand, quelques semaines plus tard j'apprends la sortie de l'album en version augmentée comprenant notamment un titre qui avait rencontré beaucoup de succès sur leurs scènes jusque là : Jeg Digger Deg.
Alors la tentation est grande de racheter l'album pour profiter de l'intégralité des titres édités mais faudrait voir à pas non plus exagérer là, hé, ho...
Bon tout ça pour dire que consommer de la musique ça ne me parait pas être une aberration donc assister à des concerts, acheter des albums, ça fait partie des pratiques qui me sont familières. Mais c'est un budget. Et faudrait voir à pas en profiter non plus...
M'enfin moi j'dis ça, j'dis rien.C'est mon côté idéaliste qui s'exprime. Celui qui voudrait que les choses aient une valeur annoncée et que celle ci ne soit pas sans cesse augmentée sous réserve de bénéficier (ou pas d'ailleurs cf. les tarifs nocturnes du réservoir) de prestations supplémentaires.
Mais sans doute que je rêve là...