Il paraît que le monde est indifférent à la catastrophe qui frappe le Pakistan. Des millions de sans-abris, des centaines de milliers de morts, et à priori, tout le monde s’en fout. Et il paraîtrait que c’est mal. Les bien-pensants, ceux qui adorent les Roms quand ils ne les voient pas, font la morale aux occidentaux (oui parce que quand il y a une catastrophe humanitaire, c’est l’Occident qui allonge le porte-monnaie pour sauver les gens, il faudrait voir à ne pas l’oublier), de ne pas donner pour les pakistanais. Leur idée, c’est que si les gens ne donnent pas, c’est parce qu’ils associent le Pakistan avec le terrorisme.
Bref, pour nos amis bien-pensants, les gens qui ne donnent pas sont des méchants wacistes islamophobes.
Oui, parce que faire l’association Pakistan/terrorisme, c’est un peu comme l’association crouille/délinquance : peu importe qu’une région non négligeable du territoire pakistanais serve officiellement de refuge aux talibans et aux membres d’Al-Qaïda, peu importe que les statistiques officielles du ministère de la Justice disent que 80% des prisonniers sont musulmans, si vous associez les deux termes, c’est un amalgame, et vous êtes donc officiellement un waciste.
C’est là qu’on découvre que c’est quand même vachement mieux d’être un connard sans cœur tous les jours de l’année. Regardez-moi : je n’avais rien à cirer du tremblement de terre à Haïti, et je ne pense pas que le tsunami de 2005 m’ait fait lever un sourcil. Du coup, c’est officiel, ne rien donner pour le Pakistan ne fait pas de moi un waciste. (On savait déjà que je suis un bon citoyen, certes, mais c’est une nouvelle confirmation.)
Brefs, amis lecteurs, vous savez ce qu’il vous reste à faire. N’en avoir plus rien à foutre.
Parce que c’est ça, la seule défense possible. A chaque fois qu’un cultureux ou qu’un journaliste vous fait chier, chaque fois qu’un bien-pensant vous dit qu’il faut vous sentir concerné, être solidaire, qu’on ne peut pas laisser des choses comme ça arriver, il n’y a qu’une seule chose à répondre : rien à foutre.
Je n’ai rien à foutre du Pakistan. Pas plus que d’Haïti ou de l’Asie du sud-est. Ces territoires, ces peuples, ne m’inspirent que la plus grande indifférence. Ca ne tient pas au fait que les haïtiens sont les premiers responsables de leurs malheurs (il ne faudrait pas oublier que les seuls moments de prospérité de cette île de merde étaient les périodes d’occupation américaine), que les pakistanais sont des salops détestables.
Et plus que tout, ça tient au fait que je m’en fous.
C’est aussi simple que ça.