Ah, ces intermèdes vacances qui nous font nous demander par quoi REcommencer! Et encore plus quand la mer de la Gaspésie t'appelle pendant que tu es à couvrir, en différé, les Correspondances d’Eastman arrivé à sa dernière journée, le 8 août. Aujourd’hui, chaque cellule du corps aérée par le vent du large, j’y plonge. Mais avant de prendre mon élan, j’offre à qui en veut un ultra bref bilan de mes lectures de vacances. Deux livres et demi : Les Troutman volants (complété) Agaguk et Monsieur Julot. Ce peu de titres laisse imaginer que je n’ai pas donné ma place pour contempler l’eau et le temps qui coulent ! Ce qui n'empêche pas ma hâte d'être grande de partager avec vous mes commentaires de lecture dont un : « beaucoup » aimé, un « moyen » aimé et un « moyen plus » aimé (pas dans l’ordre).
Comment serait-il possible de sauter « Histoires de livres » et ces quatre auteurs : Dominique Fortier (D.F), Naïm Kattan (N.K.), Dany Laferrière (D.L.) et Yvon Rivard (Y.R.) ? L’animateur, Jacques Allard a entamé avec celle qu’il a traité de jeune auteure, Dominique Fortier, faisant probablement allusion qu’elle a été l’élève d’Yvon Rivard. Monsieur Allard a été à fond dans la présentation de son deuxième roman Les larmes de st-laurent, la chose apparaissant évidente qu’il l’avait énormément apprécié. Son enthousiasme l’a poussé à raconter l’histoire en en dévoilant les secrets. D.F. a réagi, et comme j’ai aimé qu’elle réagisse, étayant avec conviction, toujours de sa voix ténue à force d’être douce, que c’est son respect infini pour le lecteur qui lui faisait défendre le mystère entourant ses histoires. Bien sûr, je ne vous dirai pas ce qu’il a dévoilé, mais croyez-moi si je vous dis que c’était consistant ! Il a continué de plus bel dans le dévoilement, elle a finalement laissé échapper un « Je suis résignée » pendant qu’il a compris un "Vous êtes pardonné". Assez cocasse, merci.
Naïm Kattan et ses 41 publications inspire le respect, ne trouvez-vous pas ? S’il y a une personne chez qui on peut être tenter de croire qu’il détient une vérité, ce serait lui. Justement, parce qu’il ne se l’approprie pas. Il est un transmetteur, au plus, un veilleur. Je me souviens qu’en sa compagnie, on a parlé de l’identité, de la source originelle du texte, par exemple, La Bible. Revenir au texte, sans y projeter nos visions, nos opinions, le prendre au pied de la lettre. Faut dire que « Le veilleur » est l’histoire d’un rabbin exilé « Il sera rabbin et apportera aide, secours et réconfort non plus au corps mais à l'âme de l'autre »
Il nous a raconté l’anecdote d’une personne qui, à chaque soir, lisait le Time et y trouvait une ou des fautes et l’apportait à l’attention de la rédaction et le jour où ils n’ont plus entendu parler de lui, le veilleur de langue était mort. Pour terminer, je relève une de mes notes sans son contexte (désolé !) : Si le temps est réversible ; Kafka a influencé ses prédécesseurs.
Dany Laferrière est un inépuisable puits à anecdotes. Sa vie en serait remplie plus qu’un autre, ou bien, possède-t-il cette exceptionnelle mémoire qui photographie par les mots ? Optons pour les deux. Il nous a illustré son ardente soif de lire par ce souvenir d'avoir donné 10 centimes à sa sœur, qu’elle lui serve de bâton d’aveugle pendant l’aller-retour à l’école pour qu’il puisse lire en marchant. Sa raison principale d’écrire est pour dire que dans la vie existe les livres. Tout bouge autour de moi aurait été écrit dans l'urgence de l'instant. D’après lui, il donne seulement l’impression de parler d’Haïti quand pourtant il dit parler du monde entier sous le prétexte Haïtien. La table a été mise sur un point qui enchantait chacun des auteurs présents ; la poésie et D.L., spécialiste des déclarations imagées ; quand entend-on dire j’ai dévoré un recueil de poésie ? Jamais. On savoure et laisse infuser la poésie.
Ce que j’ai retenu d’Yvon Rivard ? Un professeur dans toute la fibre de son être ; il expose et explique. Son petit dernier Une idée simple est classé « essai littéraire ». Une personne, qui m’a semblé honnête en avouant d’emblée que son élève, Dominique Fortier, avait depuis longtemps dépassé le maître. Il exposait et admirait grandement l'approche poétique de D.F.
Aussi, un homme qui parlait non seulement de la mort mais de sa mort. Quand D.L. l’a réalisé, il l’a taquiné : « Plus une personne en parle, plus il y a de chance qu’elle nous enterre tous ! », enchaînant avec « Il faut un malheur pour écrire, mais pas obligé que ce soit le sien ! » Y.R. a rapporté ce qu’il répondait à ses étudiants qui, parfois, lui confiaient manqué d’imagination : Prenez note de vos rêves trois nuits de suite, vous allez voir que vous en avez. Y.R., une figure importante de notre littérature qui, fait surprenant, me fait dire « je devrais » le lire et non pas, « je désire » le lire.
Somme toute, un Café littéraire riche, et le plus long (2 heures), pour donner la parole à ceux qui la prennent habituellement entre les feuilles des arbresAh oui ... j'oubliais ! C'est notre adorable et talentueuse Sophie Cadieux qui a lu des extraits sélectionnés par l'animateur, Jacques Allard.