En matière de sécurité, le premier grand acte de Nicolas Sarkozy, son acte fondateur en quelque sorte, aura été de supprimer la police de proximité créée par Lionel Jospin. Depuis 2002, la gauche n'a de cesse de réclamer son retour, et avec l'échec patent de la politique de Nicolas Sarkozy dans ce domaine, elle est désormais rejointe par de nombreuses associations, mais aussi par de plus en plus d'élus de droite.
C'est sans doute la raison qui a conduit le chef de l'Etat à recréer en catimini, avec le maximum de discrètion, lui qui est plutot habitué au battage médiatique, une police de proximité, baptisée UTEQ (Unité Territoriale de Quartier). Evidemment, cette nouvelle organisation n'est pas mise en avant cela signifierait que Nicolas Sarkozy reconnait son erreur initial. Et ça, reconnaître ses erreurs, il aime pas.
Au mois de janvier dernier, la Mission d'évaluation des UTEQ et des compagnies de sécurisation a rendu son rapport. Celui-ci est resté lettre morte, et pour cause, il démontrait la pertinence, l'utilité et l'efficacité de la police de proximité. Sans un article publié par l'express, personne n'aurait jamais eu connaissance de ce document.
Pourtant, ce rapport révèle que dans les zones gérées par les UTEQ, la délinquance y baisse plus qu'ailleurs. De plus, la meilleure connaissance du quartier par les agents est une excellente source de renseignements pour lutter contre la grande délinquance.
On peut se poser quand même quelques questions sur le silence entourant ce rapport. N'est-il pas l'aveu même de l'échec de Nicolas Sarkozy ? Cette volonté de s'opposer jusqu'au bout à une vraie politique de proximité n'indique-t-elle pas, au contraire, le souhait de maintenir à un haut niveau la délinquance pour s'en servir à des fins électoralistes ? Depuis la fin juillet, je trouve que cette question est pertinente.
Sur le sujet :
Isabelle Baert reprend elle aussi les chiffres du rapport, tout en faisant le bilan de l'UTEQ de sa ville, Lille.
Sur le web :
dasola a la tenue de statistiques de son blog la plus incroyable que je connaisse.
jerome de haynin s'inquiète du sort fait à France Télévisions.
jef pose des questions pertinentes qoncernant la rèforme des retraites voulue par Sarkozy.