De 62 milliards sous gestion au 30 mars dernier, AXA Rosenberg ne gère plus que 36 milliards $. Comment peut-on subir une pareille déconfiture? La gestion quantitative à l’aide d’algorithmes a souffert d’une grave erreur de codes de programmation dans son processus de sélections des titres. La gaffe monumentale de codification a affecté le coeur de la gestion de risque de toute la firme et les rendements de milliers de clients en sont affectés. Ce fut suffisant pour que la plus grande société de fonds américaine Vanguard, lui retire des mains la gestion des fonds Exploration, Valeur américaine et Mandat Neutre. Une affaire de plus d’un milliard selon le Wall Street Journal du 13 août dernier.
Le stratège en chef de Vanguard, Chris McIssac affirme qu’ils n’ont pas vécu un problème isolé avec AXA mais une bien une série d’infortunes. Les décisions d’exclure ou de conserver un gestionnaire dépendent de la performance bien sûr, mais, aussi d’autres mesures et de critères liés à la rigueur et le sérieux administratif. Vanguard a mûri sa décision, mais d’autres ont été moins patients. Déjà, en avril la firme Charles Schwab a liquidé les quatre fonds gérés par AXA qu’elle proposait à sa clientèle.
Au Canada, quelques centaines de clients possèdent des fonds AXA Rosenberg par le biais des fonds distincts Cumulàvie. Ces fonds sont fermés aux nouveaux épargnants, mais les valeurs liquidatives sont publiées quotidiennement sur le site d’AXA Canada. un coup d’oeil suffit pour constater que ses fonds lancé en 2008 sont dans le pétrin. Certains sont en recul de plus de 30%. Là où j’ai plus d’inquiétude, c’est au niveau des assurances vie. L’assureur fait une promotion intensive de ses comptes AXA Rosenberg pour les polices d’assurance universelles. Pour inciter les assurés à utiliser la gestion de Rosenberg, la compagnie a même proposé des frais de gestion inférieurs à la gestion indicielle de tous ses produits de vie universelle.
Je me suis étouffé dans mon café en lisant que la maison mère d’AXA entend compenser les clients lésés par l’erreur de code de ses ordinateurs en conservant une petite provision de 82 millions en cas de réclamation. Les actionnaires d’AXA peuvent aussi être inquiets.