C'était encore un de ces week-end(s?) culturellement chargés, qu'on se disait avec ma chérie d'amour qu'avec ce qu'on dépense en énergie, en temps et en oseille (quand même un peu), que la fiscalité locale pourrait nous faire quelques réductions, même chiches, histoire de marquer le coup.
Samedi matin nous nous levâmes suffisamment tôt, et arrivâmes à "Blatná" vers 9:50, non sans avoir acheté quelques fleurs pour la photographe, auteur(e) des fameuses photos sur l'Inde.
Les photos de "Kamila" étaient sympas. Chuis pas vraiment connaisseur, mais j'ai bien aimé. Et surtout, je dois avouer que partir comme ça, en Inde, seule quand on est une femme, ça impose un brin de respect.
Dehors il faisait un temps splendide, et les happy few invités (dont nous faisions partie) s'en dirigeaient vers ce que je pensais être le château. Mais en chemin, il y eut une halte dans une cave pour déguster du vin. "Ah ben non alors, ben et ma bière?" me dis-je. Et juste à côté, je remarquais une splendide terrasse en face d'une splendide taverne, où nombre de quidams levaient le coude. " Bon, ben hop, hein, y a pas photo (d'Inde), moi j'vais là, récupérez-moi en partant." Curieusement je fus suivi par d'autres, et nous dégustâmes une très bonne "Prazdroj" sous les chauds rayons du soleil de midi. Alors tuyau, si jamais vous passez par ce trou perdu de "Blatná", arrêtez-vous à "Hospůdka u Bryndů, Na Příkopech 185", c'est vraiment très très bien, et avec le château,
Blatná
Selon certaines fouilles archéologiques, l'on remonte les toutes premières origines du
Pis finalement, les gaillards finirent leur dégustation de picrate, nous finîmes nos moussantes, et la joyeuse bande de lurons privilégiés, Mr le Ministre en tête, prit la direction du château où nous attendaient les ripailles.
Le château de Blatná
La partie la plus ancienne de l'édifice (dont pratiquement personne ne se rend compte en passant devant) est un bout de la chapelle romane datant du milieu du XIII ème siècle (cf. mes photos), démolie au début du XIX ème, puis redécouverte (enfin les bouts) en 1926. Vers la fin du XIV ème siècle, les fondations de l'actuel château prennent une forme gothique sous l'impulsion de "Zdeněk z Rožmitálu", qui fit démolir le taudis des "Bavorové ze Strakonic", parce que trop petit, trop humide et trop pas comme il voulait qu'il soit. Au fur et à mesure, l'on creusa dans les marécages pour faire de vrais fossés, l'on construisit des fortifications autour de la forteresse, et les restes (des fortifications) sont encore visibles aujourd'hui (en regardant bien cependant). Au nord-ouest, le vieux palais fut ensuite construit au début du XV ème siècle avec la fameuse tour (genre de beffroi).
Bon, pis une fois que je vous ai dit ça, vous v'là bien avancés non? Ben si, attendez-voir. Donc j'en reviens au moment où l'on s'en gavait grassement la bedaine...
Madame la baronne
Et la visite commença par la salle de souvenirs éthiopiens que la famille avait amassés (en Ethiopie), parce qu'ils y vécurent à la demande même du négus
Lnáře
Ma chérie d'amour qui connaît un peu le coin, enfin mieux que moi de toute façon, nous avait fixé l'étape suivante au château de "Lnáře", dans le trou du même nom dont la population forte de 789 âmes n'a rien à envier à sa voisine "Blatná". On commença par se perdre en sortant de ce foutu bled de "Blatná", parce que ce foutu patelin n'est même pas fichu d'entretenir ses panneaux indicateurs,
Písek
La suite, selon les bons plans de ma tendre louloutte, était la ville de "Písek". "Tu verras, c'est très belle ville avec très ancien pont, plus encore ancien que pont Charles à Prague". Ah ouais? Ben flûte alors! On commença par se garer, puis rue par rue, doucettement, nous arrivâmes devant le fameux pont. Bon. Et si on commençait par s'en jeter une, histoire de ne pas s'écrouler d'inanition, les voyages en voiture ça déshydrate, c'est bien connu. Nous primes place sur une terrasse, juste en face du pont, et je commençais à faire quelques photos, tandis que ma chérie polissonne lisait les commentaires d'un guide.
Alors sur la ville, quelques éléments historiques. L'origine de la ville remonterait au XIII ème siècle, lorsqu'une tribu de singes poilus... euh non, ça c'est "Blatná"... bon, donc XIII ème siècle, lorsque "Přemysl Otakar II" fit de "Písek" une ville royale avec un château, un couvent, une église, un pont (en pierre), un hôtel de la monnaie (déménagé par la suite à "Kutná Hora") et un rond point (en bois, le premier de la République). Sous le bon roi Charles IV, la ville aura en plus sa propre salinière, et le plus grand entrepôt de blé du royaume d'à l'époque (ben tiens, ça en impose grave). Pendant la guerre de 30 ans, les troupes de Charles Bonaventure (Buquoy) se livreront à un ravissant massacre dans les règles de l'art sur la population de la ville, et en fin de seconde guerre mondiale, les Ricains et les Ruskofs se rejoindront
Le pont de Písek
Par contre, le pont gothique mérite vraiment un paragraphe. Il enjambe la rivière "Otava" sur quelques 110 m de longueur, c'est le plus vieux pont de pierre de Tchéquie, et le second (plus vieux) au nord des Alpes (après celui de "Regensburg").
Strakonice
il commençait à se faire raisonnablement tard, et nous convînmes (passé simple du verbe convenir, ça ne se voit pas souvent hein?) ... et nous convînmes (je vous le remet encore une fois, c'est si beau) ...que nous nous
L'hôtel Beránek de Blatná
Il se faisait dans les 20h, la nuit tombait, nous commencions à être raisonnablement fatigués après cette active journée, et espérions trouver rapidement une auberge pour manger et dormir. Alors je ne sais pas comment, mais de façon tout à fait involontaire et fort tuite, nous primes la route vers "Blatná". Rien sur la route, pas une auberge, pas un village, pas une pension privée, même pas une indication de la moindre hostellerie, rien, le désert total parmi la plus grande désolation. Décidemment, on n'était pas habitué à ça, mais alors du tout du tout.
Moi: "Bien l'bonsoir mon brâve, dites-moi, auriez-vous une chambre double disponible pour une nuit, icelle en l'occurrence (de nuit)?"
Moi, parce que c'était un peu vrai, et pour éviter d'autres explications : "Oui c'est cela, oui, les photographes..."
Lui: "Il me reste la chambre 9, c'est 200 CzK (7,14 €) par personne. Pas le grand luxe, mais pour une nuit ça peut l'faire. Vous voulez aller voir d'abord?"
Moi: "Non non, on va la prendre." De toute façon on n'avait pas trop le choix vu qu'y avait rien d'autre. On était claqué, il se faisait tard, j'avais soif, elle voulait faire caca... Et c'est arrivant dans la chambre avec le sac de voyage dans une main et celle de ma chérie dans l'autre que nous découvrîmes la surprise, la raison pour laquelle le tenancier prudent m'avait demandé si je voulais jeter un oeil avant de prendre le taudis.
Donc je ne sais que dire, car en toute honnêteté, je n'ai encore jamais été confronté à ça (ou alors je ne m'en souviens plus). Que dire donc, sinon de regarder les photos, elles parlent d'elles-mêmes. Rien n'a été modifié, ni les câbles qui trainent, ni la mouche et les poils d'araignée sur le bord de fenêtre, ni le bordel (pas à nous) dans l'armoire, ni la glace du lavabo accrochée aux clous par une ficelle en plastique résistant pour paquets lourds et volumineux, et j'en passe, et j'en passe... les aisances sur le palier et la porte des chiottes en verre poli permettant d'assister au théâtre d'ombres chinoises, l'eau du lavabo de couleur ocre, les draps troués, la poubelle rouillée et j'en passe et j'en passe. Sérieusement, ça, au XXI ème siècle, dans l'Union Européenne, l'absolu délire, c'était Emile Zola dans les corons de St Petersbourg, c'était Dostoïevski à la cour des miracles chez les Thénardier,
Březnice
Le château de Březnice
Orlík nad Vltavou
Le châteaux d'Orlík nad Vltavou
"Photo? Non? Bon, super, merci." Alors comme pour tous les autres châteaux, la première mention date du XIII ème siècle, d'à l'époque du règne de "Václav II".
Mníšek pod Brdy
"Et sur route de retour, maintenant il y a château Mníšek pod Brdy..." m'annonça sereinement ma délicieuse chérie. Ah ben alors forcément, s'il y a le château de "Mníšek pod Brdy" sur la route du retour, on ne peut pas faire l'impasse, parti comme c'est parti.
Et pis l'ogue