Klášter sv. Anežky České, Anežská 12, čp. 811 - 814, Praha (le couvent de Ste Agnès de Bohême)
Le couvent de Ste Agnès mérite vraiment une visite. Il est non seulement le plus ancien édifice gothique de Prague, mais de toute la Bohême. Sa fondation remonte à la première moitié du XIII ème siècle (vers 1233 ou 1234), sous l'impulsion du roi "Václav I." dont la frangine Agnès ne cessait de casser les oreilles qu'elle en voulait un (de couvent), pour y établir l'ordre des clarisses (avec du poil aux cuisses) dont elle était la mère abbesse (avec du poil aux f...), enfin on dirait plutôt la mère supérieure en bon Français.
L'ordre fut fondé en 1212 par Claire d'Assise (Claire Offreduccio di Favarone) à la demande de St François (d'Assise aussi) sur le principe de l'ordre franciscain (ou ordre des frères mineurs ,o.f.m., ordo fratrum minorum), dont il (St François) était le fondateur. "Ah ouais? Et c'est quoi ce principe des franciscains alors?" Pauvreté, prédication, prolétariat et aumône. Seconde parenthèse, entendez par prolétariat le sens premier du terme, à savoir condition du citoyen sans propriété, n'ayant d'autre bien que sa personne et non pas dans le sens de la théorie marxiste, travailleur appartenant à la classe sociale ne possédant pas les moyens de production et qui doit pour vivre vendre sa force de travail pour laquelle il perçoit un salaire et par laquelle il crée de la plus-value.
Il fut construit sur l'emplacement d'un hôpital, et se composait à l'origine de 2 bâtiments, le couvent des clarisses (femmes) et celui des frères mineurs (hommes). Signalons que le premier bâtiment (des clarisses) est également la plus ancienne construction en briques de tout Prague. Perpendiculairement et contre ce couvent se trouve l'église St François d'architecture gothique, composée d'une nef à 2 vaisseaux, longue de 6 travées, d'un chevet constitué d'une abside à 5 pans encadré de chapelles à fond plat sous 6 voûtes pseudo sexpartites et 4 voûtes quadripartites (je simplifie).
Et donc ce couvent fondé vers 1230 fut le premier édifice religieux de la branche féminine des franciscains au nord des Alpes. La construction dura pratiquement 40 ans sous la surveillance constante du pape (faut qu'il fiche son blaire partout celui-là) et de la famille royale des Prémyslides qui finançaient également ainsi leur tombeau familial.
Bon, pis on ne peut pas parler du couvent de Ste Agnès sans parler de Ste Agnès en personne, la Sainte Patronne de la Bohême. Elle serait née le 20 janvier 1211 des suites du croisement naturel entre son papa, "Přemysl Otakar I." et sa maman "Konstancie Uherská" (Constance de Hongrie, en seconde noce), soeur de André II de Hongrie (dit le hiérosolymitain, du latin Hierosolyma,
Dès son plus jeune âge, la pauvre petite subît l'influence pesante de la religion. D'abord comme interne d'une abbaye cistercienne en Silésie (entre 3 et 6 ans), puis dans un couvent prémontré (du doigt). Ensuite l'on essaya de la marier comme il faut, parce que quand même, faut bien que ça serve à quelque chose une fille de roi, non? On essaya donc d'abord le Henry (numéro VII), fils de "Friedrich II", mais ça ne marcha pas, l'Henry en épousa une autre. "L'est pas drôle l'Agnès, fait rien que de prier et parler du bon dieu. Ca va vite devenir chiant toute une vie avec elle" aurait-il dit. Alors retour en Bohême pour Agnès en 1225, après avoir passé 6 ans en Autriche à la cour de Léopold VI pour apprendre les bonnes manières (autrichiennes?). Puis l'année suivante, on essaya de la refourguer à Henri III Plantagenêt (d'Angleterre).
L'un, devant un trou: "Tiens, passe-moi une Cunégonde."
L'autre: "Laquelle, celle qui sent le kolbász au paprika ou celle qui a de la choucroute entre les dents et un bock à la main?"
L'un: "Ben chais pas, c'est marqué en latin sur la porte."
L'un: "Bon ben hein, on s'en fout après tout, du moment qu'on n'y met pas le barbu emballé dans l'écharpe 'Allez Slavia'."
Puis quelques minutes plus tard:
L'un devant le dernier trou: "Presque fini, alors passe moi la dernière, emballée dans l'écharpe 'Allez Louya'."
L'autre: "?! ben y a pas."
L'un: "Comment-ça y a pas?! Faut bien qu'il n'en reste un peu puisque ce trou là est vide, alors qu'il ne l'était pas quand on a creusé il y a quelques mois de cela!?"
L'autre: "Ben oui mais non, y a pas. Ou y a plus."
L'un: "Sacré nom di diou d'tonnerre de d'là, mais qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire maintenant? L'est quand même pas montée au ciel entre-temps (encore que ça se serait déjà vu)." C'est ainsi que la dépouille de Ste Agnès fut à jamais perdue, ce qui devint l'obstacle majeur à sa canonisation (vous verrez plus loin).
Ste Agnès s'est donc éteinte le 6 mars 1282, à l'âge avancé pour l'époque de 71 ans. Elle aura consacré sa vie à aider, secourir, protéger, assister, défendre, conforter, nourrir, s'occuper des pauvres, des déshérités, des va-nu-pieds, des désespérés, des égarés, des affamés, des qui exhalent des pieds, des qui ont verrue sur nez, des miséreux, des laids preux, des pouilleux, des galeux, des tuberculeux, des mains-moiteux, des nécessiteux, des nidoreux, des rachitiques, des boulimiques, des anémiques, des lymphatiques, des tétraplégiques, des syphilitiques, des alcooliques, des crève-la-faim, des mendiants, des SDF, des moribonds, des chétifs et des malingres, des grabataires, des éclopés, des pèlerins, des sans plats pieds, des avec pieds plats, des ficients et des biles, des crétins q'ont géni tôt, des drogués toxicos, des qui ont mal aux dents, des qui n'en n'ont plus, des incontinents de la vessie, des impotents de la biroutte, des que ça leur gratte la fiasse, des qui fouettent du goulot au réveil, des qui n'se rasent pas le d'sous d'bras, des qui s'rongent les ongles, des rhinotillexomaniaques sur le périph... (j'espère que j'en n'ai pas oublié).
Et n'oublions pas la necdote et les gendes qui entourent le couvent, l'Agnès, et tout l'fourbi qui va avec. La première est impressionnante de laconisme et de concision mais elle est connue de tout Praguois (ah, et pourquoi?). Lors des guerres hussites (c.f. ma publie sur "Jan Žižka"), le général en personne arriva aux portes du couvent à la tête de ses troupes afin d'accomplir son oeuvre dévastatrice à laquelle il se livrait assidûment depuis le début des évènements: pillage, massacre, incendie et totale destruction de tout ce qui était en rapport (parfois lointain) avec l'église catholique romaine. Ayant entendu sonner avec insistance, la mère supérieure alla ouvrir la porte du couvent, et aperçut "Jan Žižka".
La seconde légende me déplaît également, parce qu'elle est totalement improbable. Tiens, écoutez-voir. Il était une fois le bon roi Charles IV qui voulait personnellement posséder un bout de la relique de St Nicolas qui se trouvait justement au couvent de Ste Agnès (pourquoi faire? La légende ne le dit pas). Un jour, tard le soir, alors qu'il faisait sombre et que les clarisses ronflaient dans leurs cellules, il alla donc au couvent, prit la relique (c'était un doigt de St Nicolas), et la trancha en 2 parties, la grande pour lui, la petite pour les clarisses. Mais le doigt se mit à saigner aussitôt, et le bon roi Charles IV reçut la peur.
La troisième légende se rapporte au couvent Ste Agnès, comme à n'importe quel couvent, abbaye, monastère, cloître, prieuré et même parfois château... Bref, c'est une histoire des plus banales de coeur brisé. D'ailleurs je ne sais même pas pourquoi je vous la mentionne, tellement elle est ordinaire.
Quant à la dernière, elle est légèrement plus croustillante, mais comme les autres, elle me laisse un sentiment de superficiel, d'incomplet et d'inexpliqué. Alors il était une fois une ancienne bourgeoise polonaise dépossédée de sa fortune (ça commence bien, tiens) qui arriva au couvent pleine de maladies de pauvre. Les clarisses la soignèrent, et une fois rétablie, elle voulut rester avec les clarisses car elle était toute seule au monde (et pauvre). "Bon, ben pourquoi pas après tout. On n'comprend rien à ce qu'elle dit, mais pour éponger le front des lépreux, ça devrait l'faire." Pour remercier les religieuses de leur gentillesse,
Et si déjà vous visitez le couvent, je vous conseille vivement, très vivement, de visiter la galerie nationale qui se trouve sur place. Parmi les pièces exceptionnelles du XIV ème siècle que vous pourrez admirer, se trouvent les chefs-d'oeuvres de celui que l'on nomme "mistr vyšebrodského oltáře" (le maître de l'autel de "Vyšší Brod", trou perdu en Bohême du Sud, près de "České Budějovice"), peintre anonyme dont l'oeuvre splendide consacre 9 tableaux à la vie du Christ, depuis l'annonciation (à la vierge Marie) jusqu'à l'envoie du St Esprit (sur terre), en passant par le service militaire dans la marine et la pêche au gros en Guadeloupe lors des grandes vacances. Chose tout à fait exceptionnelle selon les experts, la série de 9 tableaux peints sur bois serait complète, pas un seul panneau ne se serait perdu pendant ces 700 ans.
Bon, ben voilà pour le couvent de Ste Agnès que je recommande vivement, ainsi que la galerie nationale qui se trouve dedans. Nous prîmes ensuite la direction de la chapelle Bethlehem où qu'il devait y avoir une visite du sous-sol et des caves.