Disons le tout de suite, ce film est un film important, un grand film, un film qui fait appel à tout ce qu’il y a de bon dans le cinéma, qui parle du Cinéma en étant fortement ancré dans le réel. Bref, si vous ne courez pas le voir après avoir lu cette chronique, vous aurez manqué selon moi un des films les plus importants de l’année 2010. Je m’en explique.
Rappelons tout d’abord, que ce procès n’a pas été monté de toutes pièces par Jean-Stéphane Bron. L’initiative en revient aux habitants de Cleveland eux-mêmes et à leur porte-parole Barbara Anderson qui confia au cabinet d’avocats de Josh Cohen le dossier à charge. Le 11 janvier 2008 celui-ci assigna en justice les 21 banques que nombre d’habitants de Cleveland jugent responsable des saisies immobilières qui les jetèrent à la rue. Les banques de Wall Street lancèrent alors leurs avocats pour empêcher un tel procès, et ce avec succès. Le procès n’aura pas lieu.L’idée simple, mais déjà forte, du film est de présenter le déroulement de ce procès fantôme avec les protagonistes bien réels, donnant ainsi aux habitants de Cleveland un formidable moyen de se faire entendre.
La force du film est ainsi son humanité, ce qui rend le spectateur parti prenante en le mettant à la délicate place d’un juré.Et si à la fin du film, vous n’en sortez pas avec des convictions quelles qu’elles soient, le cinéma ne pourra plus rien pour vous.