La plongée intense et charnelle d’Ophelia de MINKS m’a immédiatement questionné. Peu importe les références, les attributs musicaux – les croyances. Cette musique comme la grande noyée, transporte avec elle son lot de passion et de mystère, c’est bien suffisant. C’est bien suffisant pour adorer.
Il fallait donc questionner le créateur de ces mélodies intenses et cavalières. Peinture, bois brûlé, mystères de la création : tout y passe avec cette courte discussion en forme de haïku.
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Votre musique projette des images, elle est très visuelle. On pense à Beardsley, Klimt. L’univers pictural a-t-il une influence sur votre manière de composer ?
En règle générale, je suis très sensible à tout ce qui est visuel. Après, certains peuvent y voir Beardsley ou Klimt, moi, je pense à d’autres artistes et au lien qui m’unit à eux. Ça, c’est, à mon sens, l’un des aspects les plus forts de la musique. Chacun de nous possède ses propres souvenirs et, souvent, ils refont surface quand on voit une image ou qu’on écoute une chanson.
En vous écoutant, on oscille entre le présent et le passé, on passe du noir au lumineux. Le paradoxe et l’étrangeté sont des thèmes qui vous inspirent ?
L’inspiration me vient plutôt quand je me sens seul et égaré. Dans ces moments-là, j’éprouve souvent beaucoup de nostalgie. Dans ce sens, on peut dire que ces thèmes-là m’inspirent. Scruter le passé tout en vivant dans le présent me laisse toujours dans un état étrange, difficile à décrire, et, la plupart du temps, c’est ce sentiment que j’essaie de rendre en musique.
Il existe un aspect excessif, intense dans votre univers musical. Cela ressemble au théâtre Élisabéthain . On croise l’érotisme, la mort. Shakespeare avait des références évidentes mais il les saccageait parfois. Quel est votre rapport avec vos influences musicales ?
C’est difficile pour moi de voir ma musique comme ça, vu que chacune de mes chansons parle de ma vie en particulier. Ceci dit, il est possible que des thèmes de ce type m’inspirent indirectement.
Avez-vous une manière instinctive de composer ou est-ce un processus se déroulant sur le temps ?
Chaque chanson est différente. Lorsque j’écris tout seul, les choses évoluent en général très vite . Je n’écris jamais les paroles avant d’avoir entendu la musique. J’aime bien m’imprégner de la musique, laisse aller mon inspiration, et ce n’est qu’une fois que j’ai ressenti une certaine émotion que je me mets à travailler dessus. Je peux mettre des mois à finir un morceau alors qu’un autre me prendra moins d’une journée. Je suis beaucoup moins productif dans les périodes de bonheur que dans les moments plus sombres de ma vie.
Pour finir, Flaubert pensait à un parfum ou une couleur pour écrire un livre. Quels seraient le parfum et la couleur de MINKS ?
MINKS sera toujours le contraste entre le blanc et le noir et notre parfum, l’odeur du bois brûlé.
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Your music suggests lots of mental pictures. It is very visual. I think of artists such as Beardsley or Klimt. Are the visual arts an influence on your way of composing ?
In general, i’m very aware of all things visual. where you would think of Klimt or beardsley, i would think of other artists and the way that they relate to me. I think that this is one of the greatest things about music. everyone has their own unique memories that are often uncovered when you see a picture or hear a song.
Your songs give a feeling of swinging between the past and the present and shifting from darkness to brightness.
Are ambiguity and strangeness a source of inspiration for you ?
I tend to feel creative when i’m very isolated and find myself lost inside of my head. during these times, i’m often very nostalgic. so yes, subjects like this do inspire me. looking through the past, while in the present, always creates a strangeness that is hard to explain, and often i try to put that feeling into music.
There’s excess and intensity in your music that reminds of some aspects of the Elisabethan drama. It sometimes seems to confront us to eroticism and death. Shakespeare often referred to evident sources but sometimes undermined them. How do you handle your musical influences ?
It’s difficult for me to think of my music this way, because each song is very specific to my own life. That said, it is possible that themes like this inspire me in an indirect way.
Do you write your songs instinctively or are they the result of a long process ?
Each song is very different. if i’m working by myself, things tend to evolve very quickly. I never write lyrics before i hear a song. i like to listen to the music and see how it makes me feel, and once i’ve felt a certain emotion i will work around it. sometimes songs will take me months to finish and others will take less than a day. When i’m happy i write much less frequently than when i’m in a darker place.
Now to conclude, Gustave Flaubert used to think about a perfume or a colour to start writing his novels. What could be Mink’s perfume or colour ?
MINKS will always be the contrast of black and white, and our perfume would be burning wood.
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[MP3] MINKS – Our Ritual (B-side Ophelia 7″)
Ophelia 7″ is available // Futur Release LP/CD/Digital – November 11 on Captured Tracks