Eh bien, je ne serai pas celui qui fera la fine bouche ni celui qui trouvera à redire sur ce bouquin impressionnant. Pas l'once d'une remarque négative ne figurera dans ces lignes pour la simple et bonne raison que s'il y en avait une, voire même plusieurs, le souffle et la dimension épique qui habitent ce premier tome de l'intégrale du Trône de Fer balayent tout sur leur passage.
J'avais déjà eu l'occasion de parler ici des Préludes consacrés à cet univers médiéval développé (c'est le moins que l'on puisse dire!) par George R.R. Martin et des a priori pas toujours fondés touchant à ce type de manie des éditeurs, consistant à tirer sur la corde et faire paraître tout et n'importe quoi sous prétexte que c'est vendeur... Le Royaume des Sept Couronnes ne m'était donc pas totalement étranger. A vrai dire, la seule difficulté que j'ai rencontrée a été de me familiariser avec les personnages de l'histoire. Ils sont nombreux, appartiennent à des familles qui se sont mélangées et étoffées au gré des jeux du mariages et des manigances de Cour. Je me suis souvent référé à l'utile (!) liste des acteurs principaux du Trône de Fer pour savoir qui était le fils de qui, la soeur ou le frère de qui, quels liens unissaient les uns aux autres. Et une fois passé cette nécessaire difficulté – le foisonnement des personnages et la complexité des enjeux qu'ils suscitent étant essentiels à la marche du récit – je me suis littéralement laissé prendre au jeu. Je n'ai pas eu l'impression de lire une resucée de tous ces ouvrages de Fantasy auxquels je n'adhère plus depuis un moment déjà. Je ne vais pas refaire ici l'historique des griefs que je rencontre à l'égard du genre, je crois l'avoir déjà fait presque à chaque fois que j'ai parlé d'un ouvrage lui appartenant. Dans le Trône de Fer, point ou peu de magie, nul besoin de manichéisme forcené pour parvenir à captiver le lecteur. C'est le cœur des hommes - avec son lot de complots, de traîtrises, de courage, de couardise, d'amour, de veulerie et de complexité - qui fait battre celui de cette histoire où rien n'est jamais simple ni tranché.
L'étendue du Trône de Fer est encore vaste, il me reste pas mal de contrées à visiter, de personnages à rencontrer et d'aventures à suivre mais d'une certaine façon, j'ai déjà l'impression que George R.R. Martin a démontré qu'il est possible d'écrire une longue, très longue série, de Fantasy qui plus est, sans jamais lasser son lecteur. Dans tous les cas, on sera amené à en reparler.