Déchéance constitutionnelle

Publié le 26 août 2010 par Pascal_martineau

Expulsions de roms, projet de déchéance de la nationalité française : on dira ce que l’on voudra, cette escalade sécuritaire du gouvernement pue terriblement. Elle diffuse de nauséabonds relents d’une époque qu’on croyait révolue. Il y a une époque où l’on faisait la distinction en France entre les Français d’origine juive et les autres, entre les juifs français et les juifs étrangers, une époque où l’on arrêtait – et déportait – des hommes, des femmes, des enfants pour leur seule appartenance à la religion juive. Comme aujourd’hui on arrête et expulse des hommes, des femmes et des enfants pour le seul fait de leur appartenance à la communauté des roms de Roumanie. Il faut appeler un chat un chat. C’est la terrible et intolérable logique du bouc émissaire. On fait croire aux citoyens gavés de 13h de TF1, de Koh Lanta, et autres secret story que leur sentiment d’insécurité, voire leurs difficultés économiques vont prendre fin avec l’expulsion de quelques centaines d’être humains qui fuient la misère et la discrimination d’un état postcommuniste.
Après la gauche et le pape Benoît XVI, même une partie de la droite s’en émeut. Dominique de Villepin dénonce « une tâche de honte sur notre drapeau ».
Interrogé récemment sur France Inter, Edwy Plenel, le fondateur du site Médiapart – par qui le scandale Woerth-Bettancourt est arrivé – qualifie le président de la République, à propos de l’annonce d’une déchéance de nationalité,  de « délinquant constitutionnel ».
Comme d’autres et avec d’autres, je n’ai de cesse, ici, de tirer la sonnette d’alarme face aux coups de boutoirs qui martyrisent notre démocratie depuis que Nicolas Sarkozy est chef de l’Etat.
Plus que jamais, il devient nécessaire de « un ruban violet pour dire stop à Sarkozy ».