Pourtant, il n’y a pas de quoi s’emballer. Car ces chiffres sont faux. Ils ne reflètent pas la réalité. On peut faire dire ce que l’on veut aux statistiques. Et en particulier pour le chômage. Voici une vidéo plutôt rigolote pour illustrer mes propos :
Chiffres du chômage: ça sent l'embrouille!
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Pourquoi autant de confusion ? En réalité, ces différentes observations ne sont pas fausses. On ne parle simplement pas de la même chose. Il s’agit d’un problème de définition. Étymologiquement, le mot chômage vient du latin caumare, qui signifie se reposer pendant la chaleur. En économie, le chômage est la situation d'une personne qui, souhaitant travailler et ayant la capacité de le faire se trouve sans emploi malgré ses recherches. Le taux de chômage est alors le rapport entre le nombre de chômeurs et la population active ("l'ensemble des individus exerçant ou déclarant chercher à exercer une activité rémunérée", selon la définition de l'Insee).
Avec cette brève définition, on se rend déjà compte des ambigüités possibles. A partir de quand cherche-t-on un travail ? Quand a-t-on la capacité à le faire ? Il y a en France deux sources statistiques sur le chômage : les statistiques mensuelles du Ministère du travail, élaborées à partir des fichiers de demandeurs d'emploi enregistrés par Pôle Emploi et l'enquête Emploi de l'Insee, qui mesure le chômage au sens du Bureau International du travail (BIT).
Voici la définition des catégories : catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ;
catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois) ;
catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi ;
catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés).
Et celle du BIT :
- être sans emploi, c'est à dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu'une heure, durant une semaine de référence ;
- être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;
- avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.
Ainsi, un chômeur au sens du BIT n'est pas forcément inscrit à Pôle Emploi (et inversement). Et maintenant, voici un petit tableau qui montre que si le chômage catégorie A baisse celui de l’ensemble des catégories continuent toujours de monter.
On peut vraiment faire dire ce que l’on veut aux statistiques. Il suffit de regarder au bon endroit.