Philippe Gras : Monsieur le Député, vous êtes le seul député européen à vous prononcer pour l’organisation d’un référendum au sujet du traité européen signé jeudi dernier à Lisbonne, n’est-ce pas une position extrêmement singulière ?
André Laignel : Ce n’est pas singulier de demander à ce que la démocratie soit respectée. On a proposé au peuple de se prononcer en 2005 sur un texte à peu près identique par voie de référendum, et le suffrage universel l’a rejeté. Ce qui a été fait d’une certaine manière doit être défait de la même manière, c’est un principe de notre droit, le parallélisme des formes. C’est d’abord une question de cohérence, j’observe que des parlementaires favorables au projet de constitution européenne ont signé notre appel. Après seulement vient la question de savoir si on est pour ou contre ce traité. Il s’agit là de deux débats différents, et il importe auparavant de répondre à celui de la démocratie, de la légitimité populaire.