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Editeur : POINTS – Date de parution : 26/08/2010- 142 pages d’une très belle découverte…
Dans un hiver interminable, la pluie ne cesse de tomber puissante et violente. Thomas se noie dans l’alcool, dérive dans la boisson pour surmonter le décès récent de sa mère et Eléonore son amour perdue. L’eau monte, les fleuves débordent et Thomas essaie ne pas sombrer pour ne pas se perdre.
Il existe de très belles découvertes fortuites ou hasardeuses. La monté des eaux en fait partie, j’ai lu ce livre en apnée charmée par l’écriture de Thomas B. Reverdy. Une écriture remarquable par sa construction et qui m’a submergée.
Dans l’appartement de sa mère, le contact, la vue des objets déclenche des souvenirs chez Thomas. Les souvenirs qui amènent le passé et le deuil pesant, insurmontable. L’alcool devient sa béquille quotidienne et l’océan dans lequel il plonge. D’Eléonore, il essaie de garder chaque mot de leur rencontre et les détails : trésor sublimé auquel se raccroche comme à une bouée de sauvetage.
Une très belle lecture où l’écriture devient maitresse, dominante et s’élève du récit, sensible, puissante, donnant encore plus de portée aux mots.
Quand j’avais le choix, je préférais , de loin, la côte en hiver, le pluie fine, le ciel gris, léger et dégradé confondu avec la mer bien avant l’horizon, la mer, la mer comme un grand lavoir à cerveaux brassant et ressassant inlassablement dans un bruit de verre pilé toutes les pensées qu’on lui confie et qu’elle nous emporte, la mer comme un tambour lent de lessiveuse à idées noires, gris et plate vue de la côte jusqu’autour de la terre.
Ce sont des villes d’attente et d’ennui, se dit-il, mesurés par des aiguilles aux horloges des gares, sous un ciel gris faible que vient percer l’aube, accordant un répit de lumière pâle, rose dans le ciel sous les nuages et bleue sur les façades, une trêve dans les jours et les nuits de pluie(…)