Posté par clomani le 26 août 2010
Synopsis : Francis (Xavier Dolan) et Marie (Monia Chokri) sont deux bons amis.
Lors d’un dîner, ils rencontrent Nicolas (Niels Schneider), un jeune homme de la campagne qui débarque tout juste en ville. De rendez-vous en rendez-vous, troublés par d’innombrables signes - certains patents, d’autres imaginaires - les deux complices sombrent dans l’obsession de leur fantasme, et bientôt, un duel amoureux menace l’amitié qu’ils croyaient infrangible…
Comme son nom l'indique, ce film québecois aborde les amours… Pas l'amour. Pas pareil. Les amours imaginaires que j'aurais appelées, si j'avais fait le film, les amoureux aveuglés, les amours, ça trompe énormément…
Mais je ne suis pas réalisatrice de films (heureusement) et je n'ai vu ce film qu'en tant que spectatrice. Les deux principaux protagonistes du film sont amis dans la vie : lui, c'est Francis, il est plutôt homosexuel/homesexuel (d'après un jeune du groupe qui explique la différence entre un bi-sexuel, un hétéro vaguement homo, un homosexuel occasionnel, un hétéro occasionnel… séquence assez rigolotte). Elle, c'est Marie, hétéro hétéro visiblement… très branchée “vintage”. Elle s'est créé un personnage du genre “femme de la bourgeoisie américaine des années 50-60″ avec chignon-banane et look particulier. Lors d'une soirée entre amis, débarque un “nouveau” de sa province. Une jolie petite tête d'angelot, de héros romain, blond, traits réguliers, sourire à faire fondre comme un marshmallow dans le feu. Voilà que Francis et Marie se lancent dans le jeu de la séduction avec Nicolas. Tous deux se perdent dans leurs propres fantasmes, et dans la gentille manipulation de Nicolas. Parce qu'il est sacrément séducteur, le bougre. Bien sûr, puisqu'il est question d'amours au pluriel, chacun s'y croit, se prend au jeu, se met en concurrence avec l'autre, perd le cher ami de vue à cause de cette attirance pour le beau blond aux cheveux bouclés.
Chose désarçonnante : l'accent québecois… au début, on a du mal à suivre… ensuite on se met dans le bain et ça va. Le parti-pris de l'esthétisme très léché de la photo (gros plans sur les tenues des uns et des autres, comme sur des détails physiques, sur des sourires, des regards) est plutôt bluffant et réussi mais prend de l'emphase. On est tellement pris dans l'esthétisme qu'on oublie le thème du récit. A moins que le thème soit si insignifiant qu'il a été “gonflé” avec une superbe photo.
Bien sûr, chacun revient vite à sa place, parce que les amours qui se cherchent, c'est comme les élastiques tendus… un moment, ils reviennent à leur base, penauds. Suis-je “revenue” de ces amours ? Oui, à mon âge, heureusement
. C'est peut-être ce qui a généré un petit ennui au fil des bobines. J'ai eu l'impression de feuilleter un magazine de mode très esthétisant, sans pub, ce qui est exceptionnel .Mais si vous voulez vous souvenir de vos trente ans et de vos anciennes amours, de la légèreté de certains hommes se sachant courtisés, de celle des femmes, des humiliations qu'on peut s'infliger en attendant un coup de téléphone qui n'arrive pas tout en se maudissant d'attendre… courez voir ce film. Ca vous rappellera vos trente ans.