Hier j'ai mangé une pomme.
Elle était bien savoureuse.
D'y gouter j'étais heureuse.
Au debut je l'ai croquée,
à pleines dents sans me soucier.
Puis, de peur que, trop vite, je la finisse,
je mordis par petits bouts,
tellement petits que mes dents se crissent.
Pas de risque, ainsi, que l'envie grandisse.
Erreur! l'envie pousse, l'envie monte, l'envie se tisse..
L'envie t'engouffre dans ses abysses..
En tant que proie à ses désirs qui se respecte,
j'entreprends de la dévorer et je m'en délecte.
Le plaisir de la gloutonnerie me monte à la tête.
Arrivée au coeur de ma pomme, plus rien ne m'arrête.
Même les petits pépins je leur fais leur fête.
Entre mes molaires ils partent en vrille.
Leur gout amer agresse mes papilles.
Perplexe, mon appétit vacille...
Décidée, j'avale quand même tous les pépins.
De la pomme il ne resta plus rien,
à part le souvenir d'un intermède qui semble déjà lointain..
Le soir passa lentement.. très lentement..
Et la nuit,
elle aussi,
de s'éterniser n'en finit plus...