Haine millénaire

En France, un groupuscule d’extrême droite néo-nazie qui édite un journal aux relents d'antisémitisme, vient de publier dans son numéro 16, une enquête intitulée "Les juifs qui dominent la France", disponible en kiosque.
Le Parti National Radical, comme aux plus belles heures des années 30 ou de l’Occupation nazie, publie dans cette feuille antisémite, "National Radical" qui rappelle les immondes journaux "Gringoire", "Candide" ou "Je suis partout", une longue liste de personnalités d’origine juive, par secteurs d’activité et par ordre alphabétique.
Journalistes, politiques, intellectuels, éditeurs et gens des médias y sont ainsi répertoriés, méthodiquement.
Dans cette démarche infamante, ce sont au total, plusieurs centaines de noms qui sont ainsi nommés et désignés dans cet immonde journal, à la vindicte antisémite.
La question se pose, non seulement de l’existence d'un tel journal, mais également de sa diffusion.
Comment une publication de ce type a t-il pu obtenir un numéro de Commission paritaire et trouver sa place sur les linéaires des Relais H?
Il y a, à l’évidence, de sérieux dysfonctionnements au sein de cette filiale de Prestaliss, propriété du groupe Lagardère.

Maurice Martinet, le Président du Parti National Radical a aussitôt été assigné en justice pour incitation à la haine antisémite par l'Union des Étudiants Juifs de France (UEJF) et Action Internationale pour la Justice (AIPJ) auxquels se sont joints cinq associations.

Ces associations sont SOS Racisme, la Ligue pour la Défense des droits de l'Homme et du citoyen (LDH), le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les peuples (MRAP), la Ligue Internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme (LICRA) et Marc Knoebel, ancien vice-président de la LICRA luttant contre l'antisémitisme sur Internet par le biais de son association "J'accuse".
Le tribunal de Paris a pris une décision le 12 juillet 2010 visant au retrait de la vente de cette parution et, trois jours plus tard, le titre a été enlevé des rayons par les points de vente.
Le parti National Radical a également été condamné à verser à chacune des associations plaignantes 1500 € au titre de l’article 700 du Code Civil.
Ce qui est positif est que cette affaire va mettre à mal l'existence du Parti National Radical et notamment la parution de "National Radical".
Le retrait de la mise en vente d’un seul numéro d’une publication est facturé 4 500 € par les NMPP (nouvellement Presstalis) au titre des frais de gestion.
Ce qui va monter la facture pour ce parti néo-nazi, sans compter les frais collatéraux, à plus de 12 000 €.
La LICRA Lyonnaise a assigné, à son tour, pour les mêmes motifs que la LICRA parisienne, le Président du Parti National Radical devant le Tribunal de Grande Instance de Grenoble, le jeudi 9 septembre à 14 heures, pour incitation à la haine.
Elle demande 20 000 € au titre des dommages et intérêts en réparation du préjudice causé et 3 000 € au titre de l'article 475-1 du Code de procédure pénal.
Rappelons que le directeur de publication du journal National Radical a déjà par le passé été poursuivi pour avoir publié dans ses colonnes "Les Protocoles des sages de Sion" faux antisémite, en feuilleton, protocoles que le PNR propose d'ailleurs à la vente, ce qui lui a été interdit par le Tribunal.
Après une interruption de plusieurs mois, le journal "National Radical" est de nouveau disponible en kiosque et par abonnement depuis début décembre 2009.
Bien sûr, tous les néo-nazis sur leurs sites et blogs sur Internet, crient à la censure de la liberté d'expression, celle qu'ils supprimeraient s'ils étaient au pouvoir.
L'incitation à la haine ne sera jamais une liberté d'expression, c'est un délit qui doit être sévèrement condamné.
L'immonde numéro 16 de "National Radical" : http://www.terredisrael.com/DossierPDF/publication-antisemite-PRN_juin_2010-1.pdf
Seigneur, préserve-nous du retour de la haine.