Ce qui frappe au premier abord est que le jeu ne possède pas de héros précis, aucun des 14 persos jouables ne tirant la couverture à lui. Pour certains, Terra est l'héroïne principale alors que d'autres lui préféreront Locke ou encore Cyan. Ou bien encore le mystérieux Shadow. C'est que ces petits sprites étaient dotés de personnalités fort bien travaillées, plus que ce que l'on voit de nos jours malgré un rendu 3d/hd balayant les graphismes d'époque. De ce côté cependant, FF6 est clairement le plus beau jeu de la machine avec cette 2d si lisse et détaillée qui régale nos pupilles plus de quinze ans après, des effets de brume saisissants et surtout un Mode 7 nous faisant croire à la troisième dimension; à dos de chocobo, en pleine vitesse, une sacrée claque!
L'histoire implique les différents héros dans une cellule de résistance contre l'Empire (oui, oui, comme dans Star Wars) même si plusieurs d'entre eux n'ont rien à y faire en début d'aventure (comme Yan Solo). Et pourtant, le véritable méchant de l'histoire ne se dévoilera qu'après de nombreuses heures de jeu où il passera du rang de bouffon déjanté à celui de tyrannique néo-empereur fichtrement inquiétant. Kefka n'est pas un boss de fin que l'on oublie, tant il nous marque dans les cinématiques l'incluant - avec un charisme rare - tout comme le combat dantesque qui finit par nous opposer à lui: 12 héros face à 1 Kefka. Une perle de Bad Guy comme on n'en a plus vu depuis très longtemps.
Au-delà de la trame principale se cachent des quêtes annexes et autres secrets sur nos différents protagonistes, tout comme les persos cachés à débloquer. La carte est immense et se visite à deux reprises, avant et après un événement mémorable. Les combats au tour par tour avec jauge ATB sont classiques dans la saga, mais chaque combattant possède une aptitude spéciale et l'on apprendra à utiliser untel plutôt qu'un autre contre chaque type d'adversaire. Les nombreuses villes traversées nous promettent un dépaysement et une amélioration de l'équipement de chacun moyennant finances.
Fort en séquences cultes - l'intro avec la marche des méchas, la scène de l'opéra, l'empoisonnement des eaux du château, le train fantôme - Final Fantasy 6 est un régal de RPG et figure aisément tout en haut de la liste des meilleurs jeux du genre toutes plates-formes confondues. Beau, doté d'une musique délicieuse et d'un scénario mature, drôle et émotif à la fois, il a été ensuite réédité sur Playstation et Game Boy Advance. Un Must Have!!!