Come on Fucking Communist
Une île perdue au milieu de l'Antarctique, un avion qui s'écrase, voici un pitch qui ressemble étrangement à l'une des séries télévisées phénomènes de ces dernières années. Rajoutez-y un peu de paranormal, des gros guns, des soviétiques aux dents longues et acérées et vous obtenez en fait le scénario de Singularity, un FPS qui se veut différent des autres par bien des aspects. Réussi-t-il son pari où se vautre-t-il misérablement dans la complaisance d'un scénario maintes fois repris à quelques variables prêt et d'un gameplay laissant un arrière goût de déjà vu ? La réponse tout de suite, ou peut-être il y a quarante ans.
America !
Durant la guerre froide, Russes et Américains se battent pour dominer le monde. Si cela passe par l'envoi de pauvres animaux innocents dans l'espace et des armes nucléaires à gogo, la main mise sur les ressources énergétiques n'est pas non plus à prendre à la légère. Les communistes ont bien compris cet aspect de la victoire et font donc des recherches sur une nouvelle molécule capable d'alimenter toute une ville à l'aide d'une quantité de matière aussi grosse que les roubignolles de Pikachu. Cependant, comme il faut toujours qu'il y ait un malencontreux problème quelque part, il se trouve que cette immense source d'énergie engendre quelques légers problèmes d'ordre éthique, puisque les personnes y étant exposées de près ou de loin sont transformées en horribles zombies. Staline n'étant pas si idiot qu'il en avait l'air sous sa grandiloquente moustache, il avait fait faire ses recherches sur une île paumée au milieu de nulle part, ce qui lui permit d'étouffer l'affaire sans trop de souci.
Cependant, car il y a toujours un mais ou un mot plus évolué pour venir foutre le bordel, les américains, près de quarante ans plus tard, détectent cette source d'énergie et envoient sur place une escouade lourdement armée afin de vérifier qu'il n'y a pas de petits bonshommes verts qui ont élu domicile sur l'île.
C'est à ce moment là que vous, pauvre petit clampin enrôlé de force dans l'armée à grands coups de propagande mensongère, vous vous écrasez sur ce petit bout de terre à l'autre bout du monde. Coupé du monde, vous cherchez une issue, ou tout du moins une radio, et êtes assailli, entre deux fusillades avec des zombies belliqueux, par d'étranges visions qui semblent se dérouler dans le passé. Une fois la liaison avec l'extérieur rétablie et quelques vilains Russes dézingués, vous mettez la main sur un artefact qui vous permet de voyager dans le temps. Vous êtes donc invité, bon gré mal gré, à vous rendre dans le passé afin d'empêcher la catastrophe zombiesque de se produire, tout en trouvant un moyen de voler leurs recherches aux Russes pour être reconnu comme un bon compatriote par vos pairs capitalistes.
Le scénario n'est donc pas particulièrement original dans son ensemble mais les voyages entre les divers espaces-temps permettent de belles pirouettes que nous vous laisserons découvrir par vous même.
Moi aussi j'ai des supers pouvoirs !
Loin de ne permettre que des voyages dans le temps afin d'aller buter du communiste à la pelle, votre gant vous offre également quelques petits pouvoirs qui ne seront pas de trop dans votre folle virée en territoire ennemi.
Vous pourrez ainsi altérer les éléments et les ennemis, ou simplement occasionner une petite onde de choc qui enverra valser tout le monde aux alentours. Cela permet de varier un peu le gameplay qui reste, en dehors de cela, très classique, ce qui est tout à fait normal pour un FPS. Vous avancez, vous mettez à couvert et tirez sur tout ce qui bouge afin de vous frayer un chemin jusqu'au but promis.
Certaines scènes en revanche, impliquant zombies vicieux et autres joyeusetés bien senties, laissent plus place au stress et occasionnent même quelques petites énigmes de temps en temps. Il vous faudra ainsi utiliser votre gant pour réparer un mécanisme qui n'aurait pas survécu à l'action du temps, ou simplement pour remettre d'aplomb un pont aussi flasque qu'une limace après un passage dans le sèche linge.
Parce qu'il semble de bon ton désormais d'intégrer quelques éléments de "RPG" dans les FPS qui marquent les joueurs, vous pourrez faire évoluer votre personnage ainsi que les différentes armes que vous serez amené à utiliser. L'E99, cette fameuse source d'énergie, vous permettra donc de gagner en vie et en TMP (l'énergie qui vous permet de lancer vos petits sorts) ou encore d'augmenter sa vitesse de rechargement et de transporter plus de trousses de soin. Ici précisément, Singularity se veut délicieusement old school en proposant une jauge de vie éculée qui ne remonte pas comme par magie. Cela rend le jeu un peu plus compliqué avec quelques passages bien difficiles que vous risquez de recommencer plusieurs fois. Les joueurs PC se rappelleront alors la larme à l'œil le spamming de sauvegardes rapides qu'ils pouvaient faire dans les temps anciens.
L'E99 vous permettra également d'augmenter la taille des chargeurs de vos armes et les dégâts occasionnés par celles-ci. Le fusil sniper full dégats avec le maximum de balles dans le chargeur devient alors l'arme ultime, puisqu'il ralenti automatiquement le temps lorsque l'on passe en mode visée.
Pour en terminer avec cet aspect évolution du personnage, vous débloquerez également quelques nouveaux pouvoirs au fil de l'aventure, comme la possibilité de stopper le temps dans une zone précise par exemple.
Dans l'œil du Sniper !
Techniquement parlant, Singularity, s'il ne rivalise pas forcément avec les gros blockbusters du genre, faute de moyens sans doute, est tout de même fort agréable à regarder. Les décors visités sont assez variés et le filtre utilisé lors des flashbacks est très cinématographique et passe bien à l'écran. On regrettera toutefois qu'il soit trop sombre, même si cela semble délibéré de la part des développeurs afin d'asseoir l'ambiance dans laquelle ils souhaitent nous transporter. La mayonnaise ne monte jamais vraiment comme on voudrait, ce qui empêche Singularity de se placer parmi les incontournables du FPS, genre qui porte une attention particulière à son atmosphère depuis quelques temps.
La mise en scène n'est pas non plus forcément des plus convaincantes, stigmatisant là encore le manque d'ambition d'un titre qui se perd dans un classicisme un peu facile.
Du côté de l'environnement sonore, le travail est fort correct même s'il n'atteint jamais la perfection d'un Call of Duty par exemple, qui en met, lui, autant dans les oreilles que dans les yeux.
Il est au final dommage que l'aspect technique souffre de ces carences importantes, le reste du titre étant plutôt agréable
Note finale
7 / 10 Plutôt classique dans son scénario, Singularity arrive tout de même à se démarquer un peu de la concurrence grâce à ses voyages dans le temps. La technique ne suit cependant pas forcément, rendant le tout assez banal et trop peu captivant. C'est bien dommage car derrière l'apparente pauvreté se trouvent de bonnes idées peut-être trop profondément enfouies pour que l'on ait envie de les trouver. Un titre à réserver donc aux fans de FPS ou aux joueurs qui s'ennuient pendant leurs vacances.
On a aimé
Les pirouettes temporelles
Les différents pouvoirs
L'action bien rythmée
On n'a pas aimé
Les graphismes un peu datés
Le manque d'ambition
Le manque d'originalité
On s'en tape
De ce que racontent les communistes
De ce que racontent les américains
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samnite
Ah j'aurais cru moins, bon un petit jeux à petit pris en plus, mais après metro 2033, dans 1/2 mois...
il y a 25 minutes
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Mewa
Et bien mes craintes se montrent justifiées ici, un FPS donc sans grande ambition.
Merci pour le test, avec beaucoup d'humour (il a vraiment des roubignoles Pikachu ?), comme on les aime il y a 24 minutes -
melkor
@mewa aucune idée pour pikachu, je trouvais juste ça marrant u_u
et merci, ça fait toujours plaisir ce genre de commentaires :bisou: il y a 20 minutes
Singularity
- PC
- Genres :
- Sortie FR : 25 juin 2010
- Note
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