Spectacle Ecouen Histoire du XVIéme siècle Diane de Poitiers devient la maîtresse du futur Henri II

Par Junior2804

Diane de Poitiers devient la maîtresse du futur Henri II
Diane de Poitiers a laissé s'embraser le cœur du futur Henri II, que François 1er l'a chargée d'éduquer aux usages de la Cour. Au printemps 1538, elle va devenir la maîtresse de son "élève" de vingt ans son cadet. Et elle va s'employer à nimber cette liaison qui n'aura plus rien de platonique d'une aura mythologique, s'attachant ainsi corps et âme l'héritier de la Couronne.
Ils se retrouvent dans le plus grand secret. Loin de la Cour, à l'abri des regards et des commérages. Eperdument épris, le dauphin, futur Henri II, étreint Diane de Poitiers, veuve de Louis de Brézé, grand sénéchal de Normandie. Il a dix huit ans, elle trente huit. Mais qu'est la différence d'âge en regard de la passion qu'il éprouve? Voilà des années qu'il se consume d'amour, qu'il la désire en silence. Enfin, son rêve se réalise : "sa dame de coeur" va être sienne. Et ce grâce à la complicité du connétable Anne de Montmorency, maréchal de France, confident et mentor du prince, qui leur a ménagé ce rendez-vous galant en son château d'Ecouen, non loin de Paris. Ainsi, en ces premiers jours du printemps 1538, Diane, plus belle que jamais, s'abandonne avec volupté dans les bras de son jeune et vigoureux amant. Emue, elle va l'initier à des plaisirs insoupçonnés.


Si la grande sénéchale a capitulé, ce n'est qu'après mûre réflexion. Depuis 1531, elle s'est contentée de son rôle d'amie maternelle, de confidente privilégiée. Elle exerce cependant un fort ascendant sur le dauphin Henri, lequel lui voue un amour platonique qu'elle cultive précieusement. Toutefois le prince n'est pas homme à jouer éternellement les "amoureux transis". En femme avertie, Diane de Poitiers pèse les avantages et les risques à s'engager plus avant. Un évènement majeur influe sur sa décision. En août 1536, à la suite du décès brutal du dauphin François, son frère aîné, Henri devient l'héritier du trône. Si l'irréprochable Diane de Poitiers n'a aucun intérêt à descendre de son piédestal pour être la maîtresse d'Henri duc d'Orléans, l'idée d'être celle du futur roi de France lui ouvre de nouveaux horizons. Touchée par ce galant emprunté et maladroit, elle est aussi sensible à l'argent, aux agréments qu'il procure, et surtout au pouvoir. Fin 1537, au retour du prince de la victorieuse campagne dans le Piémont, elle met tout en œuvre pour que leur relation évolue en liaison amoureuse. Après avoir laissé languir le dauphin, elle lui prodigue des signes d'affection, le cajole, use savamment de ses charmes. Enhardi, Henri ose lui déclarer sa flamme, et se voit encouragé. Inévitablement, "l'escalade du tendre mène à l'étreinte charnelle".
Le bonheur d'Henri est incommensurable. Diane lui a accordé une grâce immense. Il ne lui en est que plus attaché. De chevalier servant, le voilà promu "esclave", ainsi qu'il se plaît à déclarer. De fait, jusqu'à ce que la mort les sépare, en juillet 1559, il restera sous l'influence de sa maîtresse et lui sera soumis corps et âme.
Une telle emprise sur une si longue durée s'explique difficilement. L'adoration sans faille que, avant puis après avènement, Henri porte à Diane, femme "plus que mûre", stupéfie les contemporains. Certains le disent envoûté, affirment qu'entre les mains de sa maîtresse, "il n'était plus que cire". C'est compter sans l'habileté de la grande sénéchale, qui, "intelligente et calculatrice", s'emploie à lutter contre la satiété et l'habitude.


Aussi, loin de se montrer jalouse et possessive, mise-t-elle sur la qualité de leur union charnelle. "Pratiquant une science érotique subtile, elle lui dispense des plaisirs incomparables. Henri lui est attaché par les complicités de la sensualité comblée". Et, si elle tolère les incartades de son amant, elle veille à s'assurer qu'elles restent sans lendemain.
Parallèlement, elle s'ingénie à nimber leur liaison d'une aura mythologique. Jouant de son prénom, elle est soit "Diane chasseresse", conquérant et conquise par Henri; soit "Séléné", divinité lunaire incarné par Henri, le plus brillant des dieux. Ils sont "Phoebus et Diane, Soleil et Lune, Feu et Eau, inséparables jumeaux". L'expression de cette complémentarité cosmique est poussée à son paroxysme au château d'Anet, temple élevé à leur amour, où foisonnent emblèmes, chiffres, symboles et allégories. Toutefois, cette fantasmagorie ne saurait faire oublier combien Diane profite de sa position, qui lui permet de s'enrichir considérablement. Au printemps 1547, après la mort de François 1er, elle est comblée par son amant, qui vient d'accéder au trône. Outre des joyaux de la Couronne, dont un diamant de cinquante mille écus, elle obtient dons et faveurs à profusion, comme le somptueux château de Chenonceau, qui appartient pourtant au domaine royal. L'année suivante, elle est faite duchesse de Valentinois, ce qui lui vaut rang de princesse. Désormais, Diane est presque reine.
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Une ode à la « capitulation » de Diane de Poitiers
Après une résistance "de haute lutte", Diane de Poitiers "capitule" et finit par se donner au futur Henri II au printemps 1538. Un évènement qu'elle évoque à mi-mot dans un poème envoyé à son amant, qui en réponse se déclarera son esclave à jamais. "Voici vraiment qu'Amour un beau matin / S'en vint m'offrir fleurette très gentille (...) / Car, voyez-vous, fleurette si gentille / Etait garçon, frais, dispos et jeunet. /Ains, tremblante et détournant les yeux, / "Nenni", disais-je. "Ah! Ne soyez pas déçue:" / Reprit l'Amour et soudain à ma vue / Va présentant un laurier merveilleux. / "Mieux vaut", lui dis-je, "être sage que reine". / Ains me sentis et frémir et trembler. / Diane faillit et comprenez sans peine / Duquel matin je prétends reparler!"
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