Auteur du Guide des clubs, cercles et réseaux d’influence
(publié en 2007 par Les Echos éditions-Pearson Village Mondial)
Citation : « les réseaux les plus fiables et les plus durables sont les réseaux d’amitié »
Blog : http://laurent.renard6.chez-alice.fr/
Réseaux : ancien directeur général du Réseau des diplômés Executive MBA d’HEC (12000 cadres/dirigeants)
Fonction: Consultant chez Global Knowledge en Leadership, Communication, Coaching, Governance IT (ITIL, COBIT), Project Management (PMP)
Laurent Renard, auteur du « Guide des clubs, cercles et réseaux d’influence » (2007) nous apporte sa vision des réseaux, ses conseils pour entrer dans un club et son avis sur les réseaux féminins.
Le « Guide des clubs, cercles et réseaux d’influence » dont vous êtes l’auteur est une référence depuis 2007 : pourquoi la publication de ce livre ?
Qu’apporte t-il de plus par rapport à un autre guide des clubs ?
J’ai eu l’idée de faire un livre sur les réseaux lorsque j’ai pris la direction et développé le réseau des diplômés Executive MBA d’HEC représentant 12 000 cadres/dirigeants.
Je connaissais les réseaux et je n’étais pas satisfait des livres qui existaient sur ce sujet, trop « amateurs » et pas assez objectifs à mon goût ! J’ai donc développé un modèle pour évaluer les réseaux avec des critères spécifiques tels que la qualité de la relation entre les membres, la sélectivité à l’entrée, la puissance du réseau,…J’en ai ainsi retenu 270 sur les 390 que j’ai étudié et ils sont classés et analysés dans ce guide selon ces différents critères.
Quel est le meilleur réseau ?
Il n’y a pas de meilleur réseau, ça dépend de chaque personne ! Ce serait comme demander quelle est la meilleure voiture ! Ca dépend de soi, de son budget, de ses besoins…Pour les réseaux, c’est la même chose !
Bien sûr il y a des classements dans ce livre mais qui sont faits pour permettre à chacun de choisir et trouver son réseau en fonction de « qui il est », de ses goûts, de ses possibilités, de son profil,…
Après avoir étudié tous ces réseaux, je ne suis aujourd’hui dans aucun nouveau réseau où je n’étais avant d’écrire ce guide….malgré les sollicitations que j’ai pu avoir avec la publication du livre ! J’ai souhaité ainsi garder ma liberté et mon objectivité de classement des réseaux dans ce guide, surtout qu’il y aura d’autres éditions.
Comment choisir son réseau ?
Tout d’abord, il vaut mieux être actif et se sentir bien dans 2 ou 3 réseaux plutôt que faire partie d’une dizaine de réseaux dans lesquels vous ne vous impliquez pas : vous y retrouverez ainsi beaucoup plus de plaisir !…et le plaisir est la clé pour choisir efficacement son réseau.
Ce que je conseille c’est d’être dans, maximum, 3 types de réseaux, par exemple :
- un réseau « naturel », par exemple, celui des anciens de votre école de commerce, d’ingénieur,…
Et si vous avez fait plusieurs écoles, choisissez celui qui est le plus significatif pour vous! - un réseau de « passion », qu’il soit sportif ou épicurien
- un réseau professionnel, vertical ou horizontal, c’est-à-dire par métier (marketing, nouvelles technologies,…) ou par fonction (dirigeant,…)
Par ailleurs, être dans une dizaine de réseaux, je ne pense pas que cela donne de vous une bonne image !
C’est comme avec les réseaux sociaux et Facebook, tout dépend du choix que l’on fait. Celui qui a « 1000 amis » qu’il ne connaît pas obligatoirement diffère de celui qui choisit et cible ses « amis ». Choisir, c’est difficile puisque c’est aussi renoncer !
Par ailleurs, je n’aime pas le terme « réseaux » qui selon moi, ne valorise pas la personne. Dire « il est dans mon réseau », ce n’est pas prendre en compte la qualité de la relation…est-il un ami, un collègue, ou une simple connaissance… ?
Les réseaux c’est comme la vie ! Il faut les choisir en fonction de soi et adaptés à son profil : qui on est, ce que l’on veut et ce que l’on recherche. Sinon, ce sera contre-productif pour soi, même si le club a une très bonne image !
Les clubs et réseaux : existe-t-il un mode d’emploi ? Quels sont vos principaux conseils ?
Avant tout, la meilleure période pour entrer dans un club, c’est justement quand vous n’en avez pas besoin !
Si on associe un club à un pique-nique : pour réussir son pique-nique, chacun vient avec un plat différent et tout le monde partage. Le réseau c’est la même chose : avant de recevoir il faut donner ! …et on ne laisse pas entrer les « pique assiettes » !
Donc, entrer quand on n’en a pas besoin puis donner…ensuite, la relation sera créée et tout se fera naturellement comme dans un groupe d’amis.
On constate qu’il y a 3 phases dans son parcours au sein d’un réseau et à chaque phase correspond un comportement distinct :
- une phase d’observation (20% des membres) : je regarde qui fait quoi, je comprends les valeurs et objectifs du réseau, je participe aux différentes rencontres,…
Le plus important durant cette phase, ce n’est pas de « briller » mais surtout ne pas faire d’erreur, juste observer et comprendre les règles du jeu. - une phase d’implication (60% des membres) : je m’investis, j’organise des rencontres,…
Cette phase est importante puisque vous vous faites remarquer par vos pairs en tant que personne fiable, de confiance, sympathique… - une phase de direction (10-20% des membres) : je prends des responsabilités électives…
Etre élu, c’est le résultat de plusieurs années d’appréciation par vos pairs et d’investissement.
Cette phase permet une belle visibilité….tout le monde vous connaît au sein du réseau.
Ainsi avec le temps investi dans les réseaux, s’il y a une chose importante à retenir c’est : « faites vous plaisir ! ». Je fais partie de ce réseau car j’y prends du plaisir et si ça débouche sur quelque chose, c’est un plus !
On remarque ainsi que les clubs qui fonctionnent le mieux sont ceux qui ont une véritable identité, dans lesquels les membres sont des passionnés : œnologie, sport, cigare,…une envie de partage d’un même objectif et de valeurs.
Les réseaux et les femmes, les réseaux « purement féminins » : qu’en pensez-vous ?
De plus en plus de réseaux masculins s’ouvrent aux femmes, je pense que c’est une bonne initiative et évolution nécessaire.
Concernant les réseaux « purement féminins », tout dépend de la manière dont ils se constituent. C’est-à-dire qu’il ne faut pas que les femmes tombent dans le même travers que les hommes avec un esprit de fermeture !
A mon sens, il y a deux types de réseaux féminins avec un positionnement différent :
- ceux qui ont une thématique commune : sportif, business, philanthropique, caritatif.
Il n’y a alors pas de différence entre un réseau masculin ou un réseau féminin.
ceux qui revendiquent en tant que femmes.
- ceux qui revendiquent en tant que femmes
On retombe ainsi dans l’esprit de minorité sociale des femmes. Cela devient un réseau excluant et militant qui défend les intérêts d’une seule catégorie. Ce type de réseau est tout aussi respectable mais les femmes doivent en avoir conscience et assumer leur esprit de militantisme pour ne pas être prises au piège.
Je pense que les femmes qui font le plus avancer « la cause des femmes » sont celles qui FONT, qui agissent, sans se positionner CONTRE les hommes. Revendiquer c’est encore demander. Il faut tout simplement PRENDRE, et faire reconnaitre dans les faits ses compétences
Simone Veil, Françoise Giroux … ont montré l’exemple en étant des personnalités respectées, compétentes, et reconnues aussi bien par les hommes que par les femmes.