Cet incroyable couac illustre de façon caricaturale les conditions dans lesquelles a été préparée la réforme du lycée par le ministre de l’éducation nationale, Luc Châtel.
La précipitation dans laquelle ont été élaborée les nouveaux programmes – pourtant sujets de nombreuses controverses, que ce soit en SES ou en histoire géographie – n’a pas permis de véritable concertation. Ces programmes, contrairement à l’usage et au bon sens, n’ont pas pu être expérimentés ni corrigés, et les enseignants, qui les ont découverts extrêmement tardivement, n’ont en tout état de cause pas été formés à leur mise en œuvre. Cette hâte n’a aucune justification pédagogique : seuls le calendrier politique, la volonté de boucler une réforme avant les échéances de 2012 l’expliquent.
Ce sont évidemment les élèves qui sont pénalisés, tant du point de vue des pédagogique que financier. Les régions, d’ores et déjà asphyxiées financièrement, n’ont ni les moyens, ni le temps pour faire face à ces nouvelles dépenses : le coût de l’ensemble des manuels dépasse les 200 euros, et ce sont donc les familles qui paieront. Luc Châtel prétend cyniquement que les autres aides (allocation de rentrée…) reçues par les familles couvriront ces coûts. Mais chacun voit bien que cette affirmation est absurde : ces aides, que touchent moins d’un tiers des élèves de seconde et qui servent d’ores et déjà à acheter les autres fournitures, n’augmentent pas. Les nouveaux manuels sont tout simplement de nouvelles dépenses pour les familles, particulièrement lourdes pour les moins favorisées d’entre elles.
Le Parti socialiste demande au gouvernement d’assumer ses responsabilités dans le désordre qu’il a créé. L’Etat doit prendre sa part et financer le surcoût entrainé par les décisions inconséquentes du ministère. La gratuité des manuels scolaire doit être garantie. Bruno Julliard
Secrétaire national à l'éducation