La guerre de l’information vue par les allemands

Publié le 25 août 2010 par Openintelligences

Pourquoi ne vaut il pas mieux porter de lunettes de soleil lorsque vous combattez en Afghanistan ? tout simplement parce que les afghans croient qu’elles permettent de voir à travers les burqas. Dès lors, on peut se demander pourquoi ça ? :

C’est toujours le difficile conflit entre les besoins opérationnels des forces armées et la lutte pour la reconnaissance des opérateurs d’actions d’influence. Pourtant, la fin d’une guerre ne se finit que par deux moyens, l’ennemi n’existe plus, l’ennemi n’a plus envie de se battre. Dans le cadre d’une guerre afghane où la population est un réservoir de combattants insurgés que les Talibans achètent pour quelques dollars, gagner le coeur de cette population est aussi essentiel que d’éradiquer l’ennemi.

Mardi soir, l’Ecole de guerre économique tenait un séminaire de recherche sur : « La culture allemande en guerre de l’information ». C’était l’occasion d’en apprendre un peu plus sur les PSYOPS (opérations psychologiques dans l’armée) et l’utilisation de l’information comme une arme.

Contrairement à la France qui depuis le traumatisme de la guerre d’Algérie ne pratique plus de PSYOPS, l’Allemagne à l’instar des Etats-Unis, de l’Angleterre, des roumains et de la Pologne (pour ce qui est de l’OTAN) continuent de développer une doctrine active en la matière.

Lors du séminaires deux invités nous ont fait l’honneur de bien vouloir partager leurs expériences :

Michael HELLERFORTH (Directeur des relations internationales au barreau de Paris, OSINT Analyst – HAWK Germany) a  d’abord rappelé l’organisation des opérations psychologiques au sein de la mission de l’OTAN en Afghanistan.

LE CJPOTF Combined Joint Psychological Operations Task Force, est le centre de commandement des opérations psychologiques il réfère au HQ regional command qui réfère lui-même au HQ ISAF (le quartier général en Afghanistan). les missions sont divisées en PSYOPS, communication, CIMIC (Civil-military cooperation), et autres (par exemple le comportement des troupes).

Mr Hellforth a également dénoncé certaines incohérences dans la gestion des actions psychologiques. Par exemple, Internet demeure un moyen utilisé pour l’influence, alors même que les deux tiers du pays n’ont pas accès à l’électricité. L’emploi de chanteurs traditionnels beaucoup plus reconnus dans la culture afghane aurait été un meilleur vecteur de communication…

Bernd BUHLER (Pdg de JANUS Consulting, Gesellschaft für Sicherheit in der Wirtschaft, AEGE 2001) est quant à lui venu parler de la gestion de la rumeur en entreprise.

Après avoir exposé un tableau de classification des forces qui peuvent jouer sur une entreprise ou une armée : Amis, alliés, neutres, compétiteurs, ennemis, Mr Buhler a développé une analyse des ripostes possibles à une attaque informationnelle.

Pour lui il existe trois parades :

1) La contre rumeur : lancer une autre rumeur. Détourner l’attention en créant le débat.
2) La dilution de la rumeur : Élargir la rumeur.
3) Le contre feu :  Il s’agira par exemple d’inventer une rumeur plus englobante que celle reprochée à la victime pour dire je ne suis pas le seul impliquer par cette rumeur. La différence avec la dilution de la rumeur est qu’il ne s’agit pas du sujet de la rumeur mais des personnes impliquées par la rumeur.

EN PLUS :

_ Sur le sujet des psyops un de nos amis égéens a fait une bonne synthèse à l’adresse : http://www.mecanopolis.org/wp-content/uploads/2009/07/la_france_et_dossier_des_psyops_dans_otan.pdf

_ Quelques  livres ont été conseillé lors de la conférence :

GALULA :

http://www.amazon.fr/Contre-insurrection-Th%C3%A9orie-pratique-David-Galula/dp/2717855092

TRINQUIER

http://www.amazon.fr/gp/product/2717854789/ref=pd_lpo_k2_dp_sr_2?pf_rd_p=471061593&pf_rd_s=lpo-top-stripe&pf_rd_t=201&pf_rd_i=2717855092&pf_rd_m=A1X6FK5RDHNB96&pf_rd_r=1778YH6T5J707YZMH41W

GENERAL PETRAEUS

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