Un drôle de jeune UMP en visite

On a reçu, au Pirate, ce courrier, à propos de la visite de Benjamin Lancar, président des "Jeunes pop", soit le mouvement des jeunes UMP. Courrier qu'on vous livre in extenso (ou presque) : "Vincent Payet et Dominique Fournel conseillers régionaux reçoivent un raciste. Monsieur Benjamin Lancar avec des thèses Front National est reçu en grande pompe par Adrien Fournel (fils de Dominique Fournel) et déjeune avec deux conseillers régionaux. Pour preuve, le témoignage du concerné Benjamin Lancar.
"Pour mon dernier jour de déplacement en Outre-mer, nous commençons avec Adrien Fournel par une visite matinale de l’ile, avant d’aller déjeuner avec Dominique Fournel, vice-président du Conseil régional et le prometteur Vincent Payet, ancien RDJ, et l’un des onze Jeunes Populaires élus Conseillers régionaux en mars. Un dernier rendez-vous avec le Président de la fédération et maire de Saint Pierre de la Réunion Michel Fontaine pour lui expliquer notre future démarche de retour d’une structure Jeunes Pop dans l’ile, et il est déjà l’heure pour moi de reprendre l’avion pour rejoindre Paris…" Source : blog de Benjamin Lancar
Ce monsieur est au coeur de nombreuses polémiques. Lui qui emploie clairement les bonnes vieilles méthodes du FN et qui reprend le vocabulaire de Marine Le Pen avec "l'islamisation" de la France et surtout de l'équipe de France qu'il a comparé à des caïds de banlieues. La défaite de cette équipe de France était liée, selon lui, à des "tensions ethniques". Ce Monsieur n'est rien d'autre que le Président des jeunes UMP. Comment peut on rencontrer, en tant qu'élu de la République, un tel personnage, je me le demande ?"
Notre lecteur est un peu excessif. Benjamin Lancar a récemment fait parler de lui pour ses commentaires sur l'équipe de France de foot, tenus sur Beur FM, qualifiant les joueurs de "racailles" et de caïds" (le 22 juin dernier). Mais, cher lecteur, quoi de plus normal quand l'heure est au grand défoulement sur les Roms, les Français pas vraiment Français, les Auvergnats un peu trop colorés... Le paradoxe est que le président des jeunes pop était jusqu'à présent jugé "trop libéral" par les militants (au sens moral du terme). Voilà, il a simplement musclé son discours. Mais le plus fun, c'est qu'il a eu droit deux grands papiers, l'un sur Mediapart, l'autre sur Libération (24/08), avec comme thème les drôles de conditions dans lesquelles le Benjamin de l'UMP a été réélu à la tête de son mouvement, avec 78,20% des suffrages, "un score digne d'une république bananière". Soupçons de bourrages d'urnes, de fraudes, de pressions... Mediapart, Libé, et plusieurs autres médias nationaux relatent l'élection controversée, le 22 août dernier, de l'étoile montante du Sarkozysme.
Qui était donc dans notre belle île de la Réunion en juin dernier, comme il le relate sur son blog : "Deux heures après avoir quitté Mayotte, j’arrive à Saint Denis de la Réunion, où m’attend Adrien Fournel. La situation des jeunes de l’UMP à La Réunion est un peu particulière : le mouvement des Jeunes Populaires n’est plus organisé au sein de la fédération. C’est d’ailleurs l’objet de la première réunion avec les jeunes militants à peine arrivé à la permanence. Les jeunes ont pris une place centrale dans la campagne des régionales de Denis Robert, (NDLR : pauvre Didier Robert, rebaptisé Denis. Lui qui croyait qu'on le connaîssait bien désormais à l'UMP Paris... ) victorieuse pour la droite sur l’ile. J’ai ressenti de la part des militants une envie très forte de rejoindre la grande famille des Jeunes Populaires, de s’organiser pour mailler tout le territoire de La Réunion et de prendre toute leur place dans la fédération. Ensemble, nous avons imaginé de commencer à former le mouvement, canton par canton, puis de monter une caravane des plages pendant l’été (l’hiver là-bas !) avant d’organiser en janvier prochain un grand événement départemental avec une personnalité nationale".
On le voit, rien de raciste dans ces propos. Simplement un jeune homme ambitieux, qui écoute la voix de son maître quand il s'agit d'en remettre une couche sur "les racailles"...

Frenchy