Lorsque nous publions des communiqués venant de l'ONG Survival International, ce sont rarement de bonnes nouvelles. Mais cette fois ci c'en est une. Nous évoquions le sujet il y a quelques semaines : des hommes de la tribu des Dongria Kondh vivant dans les montagnes de l'est de l'Inde, s'étaient rendus à Londres grimés en personnages du long métrage Avatar. Leur revendication portait sur un projet de mine de bauxite soutenu par l'une des plus grosses multinationales du secteur, Vedanta dont le nom commençait à peine à se faire connaitre, pour de mauvaises raisons ! Le ministre indien de l'Environnement Jairam Ramesh a finalement rejeté mardi ce projet minier, épargnant ainsi les forêts en zone tribale considérées comme sacrées par les autochtones. M. Ramesh a déclaré que Vedanta avait fait preuve d’un ‘choquant’ et ‘flagrant mépris pour les droits des groupes tribaux’. Le ministre a également mis en doute la légalité de l’énorme raffinerie que Vedanta a déjà construite au pied des collines.
Les 8.000 membres de la tribu des Dongria Kondh de l'Etat de l'Orissa, dans l'est de l'Inde, vénèrent la montagne Niyamgiri, où la mine doit être exploitée, car ils considèrent qu'elle abrite leur dieu Niyam Raja, qui veille sur leurs récoltes.
Le groupe Vedanta, basé au Royaume-Uni mais contrôlé par le milliardaire indien Anil Agarwal, est le deuxième plus grand producteur d'aluminium en Inde. L'exploitation d'une mine de bauxite était voulue pour alimenter une raffinerie d'aluminium voisine.
En novembre 2007, la cour suprême avait déjà refusé d'autoriser en l'état le projet de Vedanta au motif qu'il pourrait affecter "le développement durable" et elle avait demandé au groupe de présenter un nouveau projet.
Depuis l'annonce du projet, les tenants du développement industriel s'opposent à ceux qui soutiennent les intérêts des populations locales et de l'environnement.
Vedanta, groupe minier spécialisé dans les métaux, est depuis la semaine dernière au coeur de l'actualité économique en Inde après avoir annoncé avoir conclu un accord pour acquérir la majorité du capital de la société pétrolière Cairn India auprès de sa maison-mère britannique Cairn Energy.
La transaction, pour un montant de 8,5 à 9,6 milliards de dollars, requiert toutefois encore l'approbation de New Delhi en raison de contrats de production conjointe qui le lient à Cairn India.