« Coquillages et crustacés », « Harley Davidson », « Initials BB » et « Bonnie and Clyde »… Dans un coin des nombreux couloirs consacrés à l’Amazone de Saint-Tropez, buissonnent des vidéos où on peut la voir chanter et surtout bouger, car la chanson pour Bardot, c’est surtout le mouvement et l’ondulation.
Mais cette « ondulation » va au-delà des mots (choisis sensuels pour la chanteuse : « jusques en haut des cuisses elle est bottée et c’est comme un calice à sa beauté… »)... Elle va au-delà du corps torride : « quand je sens en chemin les trépidations de ma machine, il me monte des désirs dans le creux de mes reins… ».
Quand on la voit la chanter (ou quand on la fait chanter si on a la chance d’être son parolier), on la suit sur un horizon qu’elle grise sans jamais le culbuter. C’est en tout cas ce que dit le début de « Initials BB ». « Un soir que j’étais à me morfondre, dans quelque pub anglais du cœur de Londres, sirotant l’amour monstre de Pauwells me vint une vision dans l’eau de Selz ». C’est aussi ce que murmurent ces lèvres qui laissent à « la toile » le privilège de l’exploration des baisers. Les lèvres de Bardot sont un emblème… Dans un coin de la galerie, l’expo réserve un montage à partir de tous les « baisers de cinéma » qu’a inspirés l’actrice... Mastroïanni, Gabin, Trintignan, Samy Frey, Piccoli... Les ciseaux du prêtre de « Cinema Paradiso », pour préserver la moralité des enfants du village sicilien, auraient taillé toutes ces scènes… Pourtant, elles ne font que répéter, comme les photos, comme les chansons, comme les vidéos et tout le décor de la « Madrague », l’enthousiasme de la drague, du désir et de la trépidante jeunesse !