Arnaud DELCORTE : textes de grèce (II).

Par Ananda
FUTURE
 
Aucune lande ne couvera le ciel
Pas de firmaments gallois pas d’Erynnies
Oblitérées les rumeurs de sainteté
Des hélices moirées remplaceront les plumages des piques noires les ailerons
Le grand miroir nourricier sera devenu laque amère
Diffractant un jour rouge
Pas un avion pas une tour pour avaler l’air lourd l’air lent
Méthane
Cendres
Sulfures
Aucune présence d’homme à célébrer
Enterrés les rires jusqu’au souvenir des plaisirs terrestres
 
 
 
CITES
 
Amlar Asnellor Rocanam vibrantes cités
Où ne perce aucun soleil je marche sans croiser âme
Au parvis de vos basiliques calcédoine affèterie
Les hommes ici se parent de corolles et de gemmes
Les filles infanticides de boucles oblongues et labiales
Mais pour l’heure ils prient et se terrent car du ciel incertain
Derrière l’œillère des vents on entend un grondement de fin du monde
 
 
 
VIE
 
Les hommes traversent deux fois la vie
L’une et l’autre dans le mystère ébloui des formes de la pensée
Accouchant et revenant respectivement des ouïes des visions
Ils trament et enchevêtrent les sens les insignifiances
Yeux ouverts et fermés
Respectivement
 
Les hommes traversent deux fois la vie
Fiers et sans haine dans le défilement des âges
De la pensée
Instruisant et détruisant sans trop savoir effectivement distinguer
Quel est quoi
Ils enfilent les heures d’amour les heures du vide
Effectivement
 
Ils trament et enchevêtrent les sens les insignifiances
Abasourdis devant tant d’étoiles
Devant tant de terres tant de fers d’égorgements
Devant tant de luxuriance des formes de la pensée
Devant et derrière les paupières
D’égorgements
 
Les hommes traversent deux fois la vie
Corps orichalque dans la nuit
Ils enfilent les heures d’amour les heures du vide
De la pensée
Fragiles halos balayant vaguement la nuit devant
Presque nuit dans la nuit
Respectivement



Arnaud DELCORTE
20.8.2010