La fraîche évidence (Dominique Sampiero)

Par Arbrealettres


La fraîche évidence

Je range tes lettres comme des papillons
ou je ne sais quoi.
Comme des pages de lumière vivante
qui battent des ailes
avant qu’on repousse le tiroir.
Je les entends remuer la nuit, le jour.

Tu sais à quelle vitesse s’éteignent ces brasiers
qui nous font croire plus vivants.
Cette sorte d’amour.

On a beau tourner la page,
c’est encore la blancheur.
On n’entre jamais ici, on effleure.

(Dominique Sampiero)


Illustration: Auguste Toulmouche