Tu dis «je vais à ta rencontre»
et tu marches vers toi-même.
Tu coules à pic dans le matin,
tentes un premier pas.
La fin du jour est tienne.
Semence cachée,
tu entres dans le désordre de ton village.
Tu ne reconnais plus ta nudité,
ni ce qui chuchote en toi.
Tu demeures là et tu pleures,
sans royaume, sans frontière,
dans le prodige de la nuit et du renoncement.
C’est cela le premier mot,
un endroit d’herbes longues,
de vipères, de coupures sur la peau.
Rien devant toi.
Le premier pas.
(Dominique Sampiero)