Adapté du roman “L'arbre du père” de Julie Pascoe "The Tree" a été projeté au Festival de Cannes en sélection officielle au gala de clôture. Avec Charlotte Gainsbourg, Marton Csokas (l'Âge de raison) et la petite Morgan Davies touchante! Et pour la première fois, un film de clôture à fait l'unanimité. Ou comment conjuger Deuil et nature de superbe façon sans tomber dans le pathos. Ironie, l'année dernière, Charlotte Gainsbourg avait reçu le Prix d'Interprètation pour "Antichrist" de Lars Von Trier, une histoire avec un arbre....
Synopsis: Dawn, Peter O’Neil et leurs quatre enfants, une petite famille heureuse dans l'arrière-pays australien. A côté de leur maison un peu bancale, mais où il fait bon vivre quand même, se dresse un " Moreton Bay Fig tree" (un figier), arbre majestieux, aux branches tentaculaires, terrain de jeu favori de cette marmaille. Même les racines qui se font un rien envahissantes...jusque chez les voisins, semblent faire continuellement des appels du pied, comme les grenouilles dans les sanitaires, et les chauve-souris la nuit. Plein de petits avatars sans importance, qui font bien rire la petite famille. La vie s'écoule ainsi entre les grimpettes dans l'arbre et les jeux innoçents des enfants des alentours. Jusqu'au jour où Peter victime d'une rupture d'anévrisme, s'encastre au pied de l'arbre...Voilà Dawn désormais seule pour faire face et élever ses quatre enfants, tout en essayant de reconstruire sa vie. Refusant que sa mère puisse remplacer son papa, Simone se réfugie dans l'arbre désormais, persuadée que le bruissement des feuilles, c'est lui, que les branches qui craquent, c'est encore lui. Un jour, elle initie sa maman à son secret et l'invite à monter avec elle dans l'arbre...Dawn s'immerge un peu dans le petit monde crée par Simone, ce qui va resserrer les liens entre la mère et la fille. Un beau jour, Dawn doit faire appel à Georges (Marton Csokas) un plombier, afin de réparer les dégats faits aux tuyauteries, par ces fameuses racines qui deviennent de plus en plus envahissantes. Les semaines passent, l'arbre comme les sentiments entre George et Dawn, continue à grandir, jusqu'à envahir la maison et mettre à mal les fondations..A partir de ce jour, Simone, de plus en plus isolée dans son "trip" ne voudra plus descendre de "son" arbre. Dawn n’a plus le choix : elle doit le faire abattre…
"The Tree" une histoire magnifique, super bien filmée, avec une Charlotte Gainsbourg inspirée et la petite Morgan Davies, émouvante de maturité pour son son jeune âge. Le casting pour ce rôle fut très long et complexe, 200 fillettes en tout furent auditionnées. Car il fallait que la petite fille puisse porter un si grand rôle, chaque jour, pendant 9 semaines. Un garçon manqué, sauvage, pas tro "petite fille modèle", idéalement n'ayant pas les tics d'une jeune actrice déjà rodée....Morgana est étonnante, vraiment mouvante, belle et forte.
Je ne vous dévoilerai pas la suite... juste ajouter que c'est la nature qui se chargera de rappeler toute la communauté à l'ordre.."The Tree", une superbe fable à la limite du fantasque, avec comme personnage central, un arbre majesteux que l'équipe de production voulait énorme, volumineux, et possèdant assez de branches pour qu'il puisse servir d'aire de jeu pour tous les enfants, et une maison typique. La réalisatrice a parcouru des centaines de kilomètres dans l'arrière pays australien et l'arbre finalement trouvé était incroyable. Il répondait parfaitement à tous les critères, mais en plus, il avait un côté accueillant, c'était un arbre qui invitait tous les enafnts à l'escalade. Quelquefois, pouvait y avoir sans problème jusqu'à 20 têtes blondes dedans.(***)..
Il suffisait dorénavant d'apporter la maison à côté, en mauvais état, mais juste ce qu'il fallait pour donner le ton au film, qui utilise la force primitive de la Nature comme miroir des sentiments. C’est pourquoi il était capital de tourner en Australie, où la Nature et ses excès parfois hallucinants sont au centre de tout. L’Hémisphère Sud, l’autre côté du monde, présente tellement de différences de culture, de climat, de végétation, d’atmosphère. De plus, le travail de deuil s’apparente à l’exil, il arrache à l’autre, il arrache une partie de nous-mêmes. C’est un voyage que l’on entreprend pour arriver à se détacher de l’autre tout en le gardant à l’intérieur de soi, comme un exilé tente de garder en lui un lien avec ses racines. C’est pourquoi il était si important pour elle d’aller raconter cette histoire loin de chez elle.... Le plus loin possible. A l’autre bout du monde "D'après la nouvelle "Our Father Who Art in the Tree" de Judy Pascoe. A L'origine, le livre était écrit du point de vue unique de l’enfant mais la réalisatrice à tout de suite voulu avoir deux personnages principaux, la mère et la fille, tout en laissant une grande place au reste de la famille, en inventant par exemple le personnage de Lou, le frère, qui entretient aussi un rapport étrange et animiste avec l’arbre. Elle à réussi faire un film qui reste aux frontières du surnaturel tout en restant ancré dans le réalisme et la simplicité
*** En plus des enfants sélectionnés au casting, la réalisatrice a fait tourner ses propres enfants comme figurants....Pourtant, les conditions n'étaient pas idéales...Ils venaient de perdre leur père..pendant l'écriture du scénario....