« La différence entre ce que nous faisons et ce que nous sommes capables de faire résoudrait la plupart des problèmes du mondes ».Mahatma GHANDI
Tout part de cette simple citation, imaginez si nous pouvions unir nos forces et que nous nous décidions réellement à agir ensemble, quel problème pourrait nous résister ?
RIEN !
Ce qui semble juste un mot d’esprit est toutefois appuyé par des approches empiriques.
Dans son récent livre « The Cognitive Surplus », Clay Shirky, le spécialiste des réseaux sociaux, développe, chiffres à l’appui, l’idée de l’existence d’un « méga cerveau » humain dans l’esprit collective du monde, des capacités cognitives distribuées qui n’attendent qu’a être exploitées.
Par exemple, il n’a fallut que 100 millions de heures de travail pour produire Wikipedia, alors qu’au Etats-Unis, 200 milliards d’heures sont passées par les adultes à regarder la télé chaque année. Imaginer que 10% seulement de cette énergie est exploité afin d’aider les autres.
Ainsi, nous les humains, disposons d’un formidable réservoir de capacités physiques, intellectuelles, émotionnelles voire spirituelles que nous n’utilisons pas pour le moment, ce réservoir est d’autant plus important qu’il existe à l’échelle du monde.
Ces insuffisances sont peut-être dû justement à ce qu’on approche ce problème avec les outils de l’âge industriel.
Imaginer maintenant, que nous approchons cette problématique sous l’angle de vue de l’âge de l’information et qu’on lui applique les outils que nous utilisons face aux problématiques métiers que nous rencontrons aujourd’hui dans nos business: la technologies et l’innovation et gestion des knowledge workers.
Ceci nous amène à ce que j’appelle elle le « crowdsourcing humanitaire », en fait, le crowdsourcing, c’est l’externalisation à grande échelle, faire faire par le maximum de personnes un ensemble de tache. « Le crowdsourcing consiste à utiliser la créativité, l'intelligence et le savoir-faire d'un grand nombre d'internautes » selon Wikipedia. Ainsi nous pouvons définir le crowdsourcing humanitaire comme étant tout effort humain mis en commun online dans le but de contribuer à une action humanitaire.
Ce concept de crowdsourcing humanitaire existe et marche déjà à travers le monde. Au Pakistan, et face à dernières violentes intempéries, un site web permet de cartographier les lieux et les populations les plus touchés, l’information est collecté par les populations locales et les organisations sur place en envoyant un SMS à un numéro gratuit. Ceci est possible grâce à Ushahidi, une technologie open source née après les terribles incidents postélectoraux au Kenya.
Ainsi, le crowdsourcing humanitaire est en marche, les hommes prennent des initiatives à l’échelle de la planète et la technologie est la pour supporter justement ces efforts conjoints, toutefois, et comme le dit Clay Shirky, « la technologie ne devient socialement intéressante que si elle est techniquement ennuyeuses ». Il faut que nous technologistes, renonçant à ce mythe qui chéri la technologie la plus complexe et le plus humainement incompréhensible, et que nous commençons enfin à envisager la technologie comme soutient à l’activité humaine.
Par ailleurs, un autre obstacle est à répertorier devant l’émergence de technologies de crowdsourcing humanitaire, l’infrastructure dans beaucoup de pays (surtout les pays plus demandeurs d’aide) est souvent inadéquate voire inexistante, en effet, si on prend l’exemple du Sahara algérien ou des pays du Sahel, si une catastrophe venait à se produire, Ushahidi sera inopérant, en effet, la couverture GSM est pratiquement absente de cette région, de même, il n’existe ni connexion internet, ni 3G, la seule solution reste la connexion satellitaire qui présente des coûts exorbitants. M. BOUSSARHANE, DG Medit Systems me confiait « qu’envoyer un message texte par satellite, c’est comme envoyer une pierre via un pipeline ».
En conclusion, d’une part il y a malheureusement beaucoup de problème d’ordre humanitaire dans le monde, et surtout d’autres part, nous les hommes, nous disposons d’une force extraordinaire, d’un potentiel immense, qui permettrai si nous agissons ensemble de résoudre tous ces maux : il s’agit de faire du crowdsourcing humanitaire.
Bien plus, nous disposons aujourd’hui et pour la première fois dans l’histoire, de la technologie nécessaires afin de pouvoir intégrer tous ces efforts mondiaux et de les décuplés, d’offrir et un moyen de communication et un moyen d’action quelques soit les pays, les langues, les organisations… concernés.
D’ailleurs, Des preuves existes du succès de tel opération, Il faut juste que nous envisagions la technologie d’un point du vue social (voire humanitaire), envisager la technologie comme support à l’activité humaines et consentir enfin à renoncer à nos plaisir individualiste du moment pour un bien collectif et durable : la société de la sagesse est à notre porte !
Plus de ressources sur le sujet du crowdsourcing humanitaire:
- * Revue des technologies de gestion de crises par TechCrunch : Crowdsourcing Disaster Relief
- * Le crowdsourcing humanitaire expliqué par Harry Potter : Here Come the Crowd-Sorcerers
- * Contre le crowdsourcing humanitaire, réponse à l’article précédent :On Crowdsourcing, with a big sigh
- * Crowd sourcing: the future of humanitarian response?
- * ‘Crowd-sourcing’ au service de l’action humanitaire
Que pensez-vous de ce concept de crowdsourcing humanitaire, et quelles autres actions similaires connaissez-vous ? Surtout participez-vous déjà, ou êtes vous prêt à participer, à de telles actions ?