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L'histoire
Un jour, il n'y a pas si longtemps, une petite fanfare de la police égyptienne vint en Israël. Elle était venue pour jouer lors de la cérémonie d'inauguration d'un centre culturel arabe. Seulement à cause de la bureaucratie, d'un manque de chance ou de tout autre concours de circonstance, personne ne vint les accueillir à l'aéroport. Ils tentèrent alors de se débrouiller seuls, pour finalement se retrouver au fin fond du désert israélien dans une petite ville oubliée du monde. Un groupe de musiciens perdu au beau milieu d'une ville perdue. Peu de gens s'en souviennent, cette histoire semblait sans importance...
Mon avis
Cette année après The bubble et Les Méduses, le cinéma israélien nous offre un troisième film magnifique et fort. Ici, loin des lumières ou des plages de Tel Aviv, La visite de la fanfare est une histoire humaine toute simple entre quelques habitants d'un village perdu dans le désert et les membres d'une fanfare de la police égyptienne !
Difficile de trouver un défaut à ce film tant il nous procure un grand bonheur. La mise en scène est simple, sans fioriture, et se concentre uniquement sur les personnages. Ceux-ci sont magnifiquement dessinés par un scénario drôle, émouvant, tendre et plein d'humanité. On ne peut que tous les aimer tant ils sont présentés sous un jour attachant. Tous sont maladroits mais ont, malgré tout, l'envie de découvrir l'autre. La barrière de la langue est déjà là pour prêter à sourire et même à rire. Tout comme les situations, jamais grotesques ou ridicules, jamais pathétiques ni larmoyantes. L'essentiel du dialogue et de cette découverte se fait dans les regards et les gestes. Même s'il est plein d'espoir, le film possède un fond de nostalgie, d'amertume, de regrets. Regrets de la vie passée, de celle qu'on a pas eu, de celle qu'on aura plus et regrets de ce que l'on a pas osé. Tout cela sans jamais parler de politique, ni de la situation dans la région.
Il va sans dire que le casting est pour beaucoup dans cette réussite. Ils ont tous comme on dit, une gueule. Mention spéciale à Sasson Gabai le chef d'orchestre qui est incroyable (couronné meilleur acteur européen de l'année à Berlin ce mois ci). Ronit Elkabetz dans le premier rôle féminin est elle aussi formidable, leur face à face est très émouvant.
Coup de coeur donc pour ce film tout en finesse, intelligence et humour. Un formidable message d'amour et de paix. A voir absolument en cette fin d'année.