Parapente, Bucaramanga et Giron (Colombie)

Publié le 20 août 2010 par Jean-Michel Frappier
La compagnie qui devait venir nous chercher pour notre vol en parapente, a plus d'une heure de retard, mais ça va, c'est ça la ponctualité en Colombie. On part enfin avec une heure et demie de retard. On passe ensuite plus de deux heures à attendre au sommet de la montagne à regarder tout le monde s'envoler. Quand c'est enfin notre tour de se lancer dans le vide, on a les jambes molles, l'adrénaline fait son effet, on est surexcités comme deux enfants qui ont mangé tous leurs bonbons un soir d'Halloween. L'instructeur s'approche avec le parachute, il s'apprête à nous l'installer sur le dos, et c'est à ce moment précis que le vent décide d'arrêter d'un coup sec.
Le lendemain, avec toujours autant de retard, on attend notre tour sur la piste de décollage en prenant quelques photos pour ceux qui décollent avant nous. Le soleil est radieux et éclaire les montagnes d'une lumière splendide, le vent est parfait et abondant. C'est une journée idéale pour sauter selon notre instructeur. On ne tient plus en place, sur un autre high d'adrénaline, on est prêt à planer à tout moment! Enfin, après une heure et demie, c'est à nous, mais le vent de plus en plus fort pousse de gros nuages gris devant le soleil et en moins de deux minutes, les éclairs et le tonnerre se mettent de la partie pour gâcher notre journée qui tombe encore à l'eau.

On décide de bouger vers Bucaramanga, pour visiter la banlieue coloniale de Giron et se réessayer une dernière fois pour le parapente. Cette fois-ci, le chauffeur du bus ne prend pas de risque et distribue les petits sacs à vomi avant d'écraser l'accélérateur de toutes ses forces, et c'est une bonne idée parce que la route est tout, sauf en ligne droite. Traverser la Cordillère des Andes à toute allure à bord d'une vieille fourgonnette finie et surchargée c'est troublant, mais c'est tellement beau. On a l'impression de voler en regardant les précipices par la fenêtre. Des heures à voir défiler un paysage de carte postale et à se sentir tellement petit et insignifiant devant les sommets de montagnes qui surgissent de partout.
En arrivant à Bucaramanga, miraculeusement avec encore tous nos morceaux, on réserve un saut pour le lendemain et on décide d'aller fêter ça dans un resto traditionnel local. Qu'est-ce que l'on mange dans la région de Santander à part des fourmis au gros cul? De la viande sur le gril et quand t'en peux plus de la viande, encore plus de viande! Un vrai cauchemar pour végétariens. On est dans une espèce de Cage aux sports, mais avec de la bonne bouffe et l'Uruguay joue au foot contre les Pays-Bas, l'ambiance est survoltée!!!! Je commande le completo. Devant moi, une pièce d'agneau qui ferait un excellent repas à elle seule, un steak de deux pouces parfaitement grillé, deux saucisses qui explosent de saveur dans la bouche, une côtelette de porc juteuse, du ventre de porc bien gras, une cuisse de poulet, et comme accompagnement, un riz aux entrailles, un yucca frit et une montagne de frites, tout un défi! La meilleure viande que je n’ai jamais mangée, et pour moins de dix dollars. Malheureusement rendu au poulet, je succombe, sur le point d'exploser, impossible de relever le défi, la viande l'emporte. On rentre à l'hôtel pour une sieste bien méritée après avoir mangé l'équivalent en viande du poids d'un jeune bébé.
Le lendemain, encore une belle journée, on visite le centre historique de Giron, où l'on s'achète quelques empanachas que l'on mange sur un banc de parc au soleil en regardant passer les gens, s'imaginant à une autre époque. On ne se fatigue vraiment pas des vieux quartiers d'Amérique du sud.


L'heure de notre vol enfin venu, comme dans une mauvaise comédie, la pluie et la foudre font leur retour en scène et pour une troisième fois, tout est annulé. On laisse tomber! Ça doit être un signe et avec tout ce que l'on a mangé la veille on se seraient sûrement écrasés.