Reckless Love (Universal)

Il est toujours amusant de voir les musiciens des pays scandinaves rêver des côtes californiennes en cinémascope avec un big rock outrageusement optimiste, des bandanas colorés et des pantalons strechs importables dans la vraie vie à moins de s’appeler Véronique et Davina. En ce qui concerne les finlandais de Reckless Love, le but explicite est de retrouver l’état d’esprit qui prévalait dans les années 80 à travers des groupes comme Poison, Warrant, White Lion ou Van Halen période David Lee Roth, et le chanteur Olli Herman (ex-Crashdïet) d’en adopter ici souvent les intonations et le jeu de scène très aérien avec levé de jambe (voir la vidéo de « Beautiful Bomb »). Certains regretteront le côté plus « viril » de ce qu’il a produit avec Crashdïet, Olli évoluant ici dans un registre plus aigue et glam qui n’est pas forcément déplaisant pour peu que l’on veuille bien se laisser séduire. Ce premier album du quatuor veut faire la fête et montrer qu’il est capable de la faire jusqu’au bout de la nuit. En effet, depuis 2001, Reckless Love essaye de retrouver la naïveté et la bonne humeur contagieuse du hard FM des eighties, il suffit pour s’en convaincre de voir le sourire béat de Pepe (guitare) qui n’est pas sans rappeler un certain Eddie Van Halen mais plus pour l’attitude que pour le jeu de guitare, même si ce dernier est tout à fait à la hauteur de ses modèles. Les refrains qui montent très vite en épingle ne font pas vraiment dans la finesse (n’est pas Robert Mutt Lange qui veut), ils sont un peu téléphonés mais cherchent, avant tout, l’efficacité pour nous transmettre leur envie de croquer la vie à pleines dents. Un album de hair metal parfait pour conduire sur le bord de mer en plein été.