J’ai toujours pris plaisir à aller voir des « vieux » films sur grand écran, mais pendant longtemps ce désir était très erratique chez le spectateur que j’étais. Je me contentais très facilement de les voir à la télé, en VHS ou en DVD. Depuis quelques mois, ils prennent une part de plus en plus importante dans mes errances en salles obscures. Parfois ce sont de vieilles copies, d’autres fois des copies restaurées qui présentent les films sous leur meilleur jour. Le bal des vampires, Crime passionnel, Marathon Man, Les moissons du ciel, Du silence et des ombres, Elle et lui… Ces dernières semaines, une spirale m’entraîne, et j’en redemande.
La semaine dernière, j’ai jeté mon dévolu sur Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone. Il ne s’agissait pas d’une découverte, comme a pu l’être l’année dernière Il était une fois la Révolution, mais l’avoir vu à la télé il y a une dizaine d’années et le revoir aujourd’hui, avec une copie impeccable, dans la salle Henri Langlois du Grand Action, ce sont bien deux expériences différentes. C’est découvrir le film comme si je ne l’avais jamais vu. Je me souviens bien qu’à l’époque de son visionnage à la télévision, le western de Leone m’avait un peu déçu comparé à la réputation qu’il affiche.
Voir Il était une fois dans l’Ouest sur grand écran, c’est absorber la sournoiserie parfaite de Henry Fonda, la sympathie éclatante de Jason Robards, le charisme indéniable de Charles Bronson, grand acteur devenu ring’ à la manière d’un Alain Delon, tellement magnétique (et mutique) à l’époque. Bien sûr, c’est aussi retomber amoureux de Claudia Cardinale, dont le sex-appeal a rarement été égalé depuis.
J’ai revu Il était une fois dans l’Ouest, et j’ai découvert un monument écrasant et fascinant. C’est bon de se prendre une baffe vieille de plus de quarante ans.