C'est la première fois que j'assiste à un meeting de Kemi Seba. J'arrive quelque part dans le 5e arrondissement de Paris avec une certaine appréhension. Dans la petite ruelle où se trouve la salle qui l'accueille, des individus postés dans les coins observent le manège de plusieurs personnes en retard comme moi qui s'y rendent.
Je suis présent par curiosité. Je m'installe au fond de la salle, debout, parce qu'il n'y a plus une seule place assise. J'observe de loin et, je suis surpris mais pas pour longtemps, de voir des Blancs, des Noirs, des Arabes et des Asiatiques.
Habillé comme un pape, costume dernier cri, cravate assortie, l'homme est à l'aise, assène ses vérités sans fioriture ni crainte aucune. Sa diatribe n'épargne personne.
EMPRISONNEMENT
Il déclara que désormais, ses meetings étaient ouverts car, certains le traitaient de gourou d'une secte. L'air grave, il annonça qu'il risquait sept ans de prison pour "reconstitution" du groupuscule Tribu Ka, déguisé en GSK (Génération Kemi Seba), ce qu'il fustigeait vivement, s'inscrivant en faux face à cette accusation. Il dira même plus tard que les autorités sur un ordre divin sans doute, voulait le mettre au trou, simplement par peur. Il évoqua le cas pour conclure ce chapitre, avec l'exemple des Identitaires qui, eux, avait reçu.....5 mois avec sursis. Il dénonça ce "deux poids deux mesures".
KEMITISME
J'étais dans l'antre du Kémitisme, celui des Noirs (Kémites) en somme. Entre les hotep (paix), les Atona (Dieu), le Maat etc, j'étais un peu perdu mais, le message était sans faille auprès de l'assistance. Le charisme du maître ès tchache, agrégé ès tournure verbale atonienne, faisait le reste. Il fustigea tous les "vendus" Noirs, citant quelques noms suivis de huées et, il réaffirma son refus du métissage.
MUNICIPALES 2008
Il indiqua que la chasse à Kemi Seba part de son envie de participer à la vie de la cité. Il persista à dire qu'il n'était pas question de siéger avec les membres du système sioniste dans le cadre d'un Conseil Municipal mais que, son but était de "conscientiser" les siens pour dire NON à ces gens, simplement, car pour lui, ce n'étaient que des malfrats qui ne tenaient jamais leurs promesses depuis.....30 ans.
"VOTER POUR EUX C'EST CREVER !"
Il lança ce mot d'ordre et demanda à chaque participant, quelque soit son origine, de lutter pour que les professionnels de la politique se rendent enfin compte, qu'ils ne représentent qu'eux-même, et non le peuple. Virevoltant, une once d'humour dans ses attaques ciblées, chirurgicales mêmes, il exhorta chacun à constituer un pôle politique de réflexion dans sa cité, son quartier, son bureau.
LE PANAFRICANISME ET KADHAFI.
Il parla longuement de sa rencontre avec le père de la Révolution libyenne, Mouammar Kadhafi, précisant plus amplement son projet de repartir vivre sur le continent africain. Pas maintenant car, il y avait d'abord, selon lui, à procéder à la désionisation, aux réparations et enfin parler du retour.
Il accusa le sionisme d'être présent partout où il y avait du sang, précisant que, sur le Darfour,il fut le premier en France à se lever. Il dénonça ensuite l'escroquerie des Janjaweds, ces Noirs simplement musulmans et présentés comme Arabes, qui en tuent d'autres, animistes.
TORAH, CORAN ET GENESE DE L'HOMME
Brandissant le Coran, citant la Bible, indiquant des sourates ou des versets, il parla sans caricaturer, de la falsification historique contenue dans ces deux livres qui, pour lui, ne sont que des reprises de la vie passée des premiers habitants de la planète, les Noirs. L'évocation d'Esdras le scribe et d'autres ne manquait pas de faire sauter de joie l'auditoire.
Ainsi va la vie de Kemi Seba, engagée, décidée et, cerise sur le gâteau, bon vivant malgré tout. J'ai de plus en plus de doute sur ceux qui veulent le faire taire. Est-ce la peur d'avoir un discours discordant dans un système en apparence lisse qui se révèle être une dictature ? La liberté d'expression est-elle morte ? Au juste, a-t-il déjà agressé quelqu'un avec une arme ? Je ne partage pas les idées de Kemi Seba mais, je m'interroge et, j'ai la réponse : il ne faut plus dire la vérité en France...