L'engouement massif autour d'Inception semble mettre à jour les contradictions internes au sujet de l'opinion médiatisée.
Et si le jugement autour de ce film était à considérer comme une ordalie existentielle pour chacun des spectateurs?
Dans l'ancienne RDA une vieille blague courait sur les trois qualités que les habitants ne pouvaient jamais cumuler:
- la conviction (dans le bien-fondé des orientations du régime en place)
- l'intelligence (au sens de la compétence interprétative…)
- l'honnêteté (qui commence par la volonté de ne pas se mentir à soi-même…)
Si vous étiez convaincu et honnête, vous n'étiez pas intelligent; si vous étiez intelligent et honnête, vous n'étiez pas convaincu et si vous étiez convaincu et intelligent, vous n'étiez pas honnête.
La mise à l'épreuve de l'honnêteté s'effectuerait en l'occurrence par la position adoptée face à la formule du déni fétichiste "je sais bien… mais quand même" (je sais bien que ce film est truffé d'incohérences narratives, mais quand même… je sais bien que dans mes rêves je ne suis pas maître de mes représentations — notamment sexuelles — mais quand même… je sais bien que les idées ne sont pas contagieuses, mais quand même… etc.)