Combien de gens ai-je habillés ?
A combien d'autres j'ai rapiécé ?
Parmi les pauvres et les nantis.
Combien d'épines ai-je enlevées ?
Combien de furoncles ai-je percés ?
A ceux qui traînent des maladies.
Combien de boucles d'oreilles portées grâce à moi
A combien suis-je utile, c'est ainsi qu'on me voit,
Dans la vie de tous, je suis incontestable.
Oh ! Combien de mariées ai-je parées de surcroît,
Ainsi que leurs conjoints que j'ai embellis à leurs choix
Pour paraître devant les gens agréables
Combien de gens ai-je protégés,
Combien on ai-je couvert de près,
D'un habit sur mesure ?
De combien je m'en suis occupé,
Leur assurant des biens en quantité
Mais ils sont ingrats de nature.
J'ai pris conscience une fois trop tard,
Des services que j'ai rendus au départ,
Devenant semblable au laboureur des eaux.
Que voulez vous ? Je connais l'homme et son hasard,
Autrement, je n'ai aucun profit à part,
Mais j'ai fait ça parce qu'il le faut.
Si tous mes dires vous paraissent étranges,
Ce ne sont que des maximes que j'arrange
Et que j'ai pris du riche terroir.
Toutes ces paroles que je mélange,
Pour parler de moi et de l'aiguille en échange
Qui est restée nue, allez-y voir.
ahcene mariche