Non, amis d’Harry. Aucun lien de parenté avec Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Celui qui m’active particulièrement les neurones ces temps-ci s’imagine peut-être passer sous le radar. Pourtant, nul n’est plus bavard. Ah! coquin enquiquineur! Je t’ai en plein dans le collimateur!
Je te dois cette vague d’émotions qui me secoue ces temps-ci. Toi que rien ne peut arrêter, il m’arrive parfois souhaiter que tu prennes une pause. Pour me donner le temps de souffler un peu. Entre deux brassées de nouveautés. Et savourer ce qui est. Le conserver intact. Sans ton continuel tic-tac.
C’est tout de même un peu farfelu de ma part, je l’admets, de vouloir t’arrêter. Je sais. Quand tout va bien, j’aimerais couler ma réalité dans le plexiglas de la perpétuité. Empêcher mes bouleaux de mourir. Empêcher différentes parties de mon anatomie d’obéir à la gravité. Empêcher toutes ces personnes, ces situations, ces choses auxquelles je suis attachée de changer d’identité.
Pourtant, quand tout va mal, comme tu es le bienvenu!
Je me suis longtemps demandé quel était ton nom. Le temps? La vie? La mort? Le changement? Le vieillissement? La justice? La maturité? L’éternité?
Tu laisses ta trace partout depuis ma naissance. Tu as transformé mes jeunes parents en un petit tas de cendres. Tu as fait germer en moi un trésor fabuleux qui évolue ailleurs en adulte heureux. Tu as réaménagé le paysage de mon corps, au point que je me demande parfois s’il m’appartient encore.
Tu as le pouvoir d’initier de merveilleux projets. Tu as planté en moi mille grains de possibles pour attiser ma curiosité. Alimenter ma vitalité. M’inspirer à me réinventer. Élargir mes horizons. Redéfinir mes perceptions.
Tu ne connais pas de repos. Quand tu es graine, tu te mets à pousser et deviens un arbre. Tu étales tes branches et tes feuilles dans tout l’espace dont tu disposes. Tu oses. Sais-tu faire autre chose?
Toujours plus haut. Plus bas. Plus près. Plus loin. Plus chaud. Plus froid. Plus lourd. Plus léger. Macro. Micro. Portatif. Cellulaire. Tu crées et tu détruis. Tu crées des cellules et des maladies. Des trous noirs et des galaxies. Des claques et des baisers. C’est nécessaire pour assurer ta survie. Survie? Vraiment?
Tu vis pleinement ta vie de transformateur officiel du mouvement universel. Et tu assumes totalement ta mission. Sans te remettre en question. Dans un parfait abandon. Alors, pourquoi ne pas adopter ton élan? Nous, tes dignes enfants?
Merci de me rappeler l’essentiel. L’amour est une transformation perpétuelle!
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