En 2004, Nicolas Sarkozy avait séduit l'électorat catholique "conservateur", entre autre, au travers de son livre : " La République, les religions et l’espérance". Les expulsions de roms et les mesures ultra sécuritaires marquent-elles la fin de la "belle" histoire d'amour entre ces électeurs et celui qui aspire à leurs votes en 2012 ?
Le constat est sans appel : S'il étaient : " 61% en août 2009. Aujourd’hui, seuls 47% des catholiques pratiquants" se disent " satisfaits" de l’action du président de la République ... / ... " - Source France Info
Si ce "désamour", comme le dit Christine Boutin, existe bien, il n'est était pas de même en novembre 2005 où, devant le Mouvement national des élus locaux réunis à Levallois-Perret, il déclarait : " Tout l’argent mis par les gouvernements de gauche et de droite depuis vingt ou trente ans dans les politiques de la Ville a été en partie détourné par une économie souterraine qui a pollué l’économie réelle dans ces quartiers. Les religieux, eux, ne coûtent pas 1 euro et ramènent l’espoir ... / ... " - Source Prochoix
Car pour Nicolas Sarkozy, le problème des quartiers sensibles, du chômage qui les frappe au delà de 50% et de sa jeunesse incontrôlable devaient pouvoir se régler par le spirituel, comme le montre la Revue ASSR, évoquant son livre " La République, les religions et l’espérance" : " ... /... la valeur morale de la religion qui, même inculquée à ceux qui ne croyaient pas, dit-il, «éduquait» la société et en «intégrait» ses membres. Ici comme à maints endroits dans l’ouvrage, la «banlieue» et les «quartiers» sont alors évoqués, par opposition, pour leur manque de spiritualité et leur besoin de religion: "Partout en France, et dans les banlieues plus encore qui concentrent toutes les désespérances, il est bien préférable que des jeunes puissent espérer spirituellement plutôt que d’avoir dans la tête, comme seule “religion”, celle de la violence, de la drogue ou de l’argent ... / ... "
En gros, une pâle copie de ce son grand mai George Bush avait mis en place aux Etats Unis : Le goupillon comme outil de réparation des problèmes sociaux engendrés par le capitalisme !
Mais ce désamour avec les catholiques, n'est-il pas, aussi, à rechercher dans les le non respect des engagements pris lors du discours qu'il prononça lors de son intronisation comme Chanoine de Latran et la situation d'aujourd'hui ?
" ... / ... un homme qui croit, c’est un homme qui espère. Et l’intérêt de la République, c’est qu’il y ait beaucoup d’hommes et de femmes qui espèrent. La désaffection progressive des paroisses rurales, le désert spirituel des banlieues, la disparition des patronages, la pénurie de prêtres, n’ont pas rendu les Français plus heureux. C’est une évidence... / ... Dans la République laïque, l’homme politique que je suis n’a pas à décider en fonction de considérations religieuses. Mais il importe que sa réflexion et sa conscience soient éclairées notamment par des avis qui font référence à des normes et à des convictions libres des contingences immédiates... / ... "
" Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance ... / ..."
Engagements forts s'il en est, d'un retour à l'ordre et aux valeurs ... d'un autre temps !
Et le Président d'ajouter : " Mais ce que j’ai le plus à cœur de vous dire, c’est que dans ce monde paradoxal, obsédé par le confort matériel, tout en étant chaque jour de plus en plus en quête de sens et d’identité, la France a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas d’affirmer ce qu’ils sont et ce en quoi ils croient ... / ... " - Source Eucharistiemisericor
Et, c'est, pour son plus grand malheur, exactement ce qu'ils viennent de faire !
Comme quoi des idées et coups tordus, susceptibles de mettre en difficulté le Parti Socialiste peuvent vous mettre dans la pire des difficultés face à un électorat qu'on croyait, à tord, acquis ...
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Elysée