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Rodolfo Enrique Fogwill (1941). Diplômé de la Faculté de lettres et de philosophie de l’Université de Buenos Aires, il fut professeur de la Faculté de Psychologie de cette même université et mena de front des études en communication, musique et linguistique. Remercié lors de l’intervention militaire de 1966, il entama une carrière dans le marketing et la publicité pour rapidement présider le plus gros cabinet de consulting d’Amérique du Sud. Sous le régime du président Videla - qu’il refuse d’appeler « gouvernement militaire », préférant l’appeler « dictature civique militaire neocapitaliste » - ses campagnes publicitaires furent interdites, ses comptes commerciaux bloqués par la Banque centrale et il fut incarcéré.
Ses premières publications datent de 1978 et 1979, années durant lesquelles il dirigea une maison d’édition de poésie.
Avec le retour de la démocratie, il retourna à l’enseignement et à ses travaux, jamais interrompus, de consultant en marketing et de chroniqueur culturel. Actuellement, il collabore à El País (Madrid) et à La Voz del Interior (Córdoba). Il réside à Buenos Aires, où il écrit, et à Santiago du Chili, où il est conseiller en entreprises.
Fogwill a publié une vingtaine de livres dont des récits comme Muchacha Punk et Restos Diurnos, des recueils de poèmes, Partes del Todo, Lo Dado et Últimos Movimientos, et des romans dont La Experiencia sensible, Urbana, Vivir afuera, En otro orden de cosas et Los Pichiciegos, ce dernier écrit durant la Guerre des Malouines et qui reste encore aujourd’hui un témoignage important sur la langue, l’idéologie et les avatars de l’Argentine.
« Professionnel écrivain », comme il aime à se définir lui-même, à la différence des écrivains professionnels argentins d’aujourd’hui, Fogwill n’aura jamais renoncé à ses multiples activités. En 2003, il a reçu la bourse J. S. Guggenheim et en 2004 le Prix National de littérature.