Benoît Hamon - Brégançon: une réunion convoquée pour plaire aux agences de notations

Publié le 24 août 2010 par Letombe

Dans son point-presse hebdomadaire, le porte parole du PS est revenu sur la réunion tenue par le chef de l'Etatavec François Fillon, Christine Lagarde et François Baroin.

Fin de vacances pour le gouvernement : la réunion de Brégançon
La petite histoire nous raconte qu’elle a été convoquée par Nicolas SARKOZY pour parler des niches fiscales alors qu’en réalité cette réunion devrait s’appeler Moody’s du nom de l’agence de notation qui a annoncé que la note de la France pourrait être dégradée et que la France pourrait perdre sur les marchés son triple « AAA ». Ce n’est pas une réunion à l’initiative de Nicolas SARKOZY mais de l’agence de notation Moody’s. La crise financière avait abouti à des engagements de la part des gouvernements, et notamment du président de la République française qui voulait être leader sur ces questions et moraliser le capitalisme, avec une volonté de remettre le politique au devant de la scène et que les choix budgétaires ne soient plus dictés par les marchés.
 
Des budgets dictés par les marchés
C’est exactement le contraire qui se passe aujourd’hui puisque les institutions financières et les agences de notations qui déterminent les arbitrages à l’intérieur des budgets. Plus que jamais les budgets sont réalisés sous la pression des marchés. La meilleure illustration de cela n’est pas en Grèce ou en Espagne mais en France où le gouvernement veut réduire de 10 milliards d’euros les niches fiscales et augmenter les impôts parce que les marchés, pour ne pas dégrader notre note, l’exigent. C’est l’échec complet de l’Union européenne et de ceux qui s’étaient posé en leader comme le président de la République, pour assurer une meilleure régulation de l’économie européenne. C’est un recul démocratique évident, de voir nos budgets conçus non par des parlements, mais par des agences de notation et c’est un échec en matière de régulation.
 
Destruction d’emplois industriels
Les perspectives de croissance sont également faibles. Je renvoie à une prise de parole de Paul Krugman qui indique que toutes les politiques d’austérité accoucheront d’une croissance faible. Or, l’Europe veut restreindre la demande, ce qui se traduira par des destructions d’emploi. Rappelons que la France est recordman en Europe des destructions d’emplois industriels. Petit rappel à monsieur Estrosi, qui s’illustre sur tout un tas de sujets, hormis celui où l’on attend de lui un peu de travail, à savoir la lutte contre les délocalisations et le maintien de l’activité industrielle. Ceux qui disparaissent aujourd’hui en France, ce sont les ouvriers, et cela est dû au fait qu’il n’y a pas de politique industrielle ambitieuse et de politique de maintien de l’emploi industriel ambitieuse. Cette situation n’est pas uniquement due à monsieur Estrosi, mais au gouvernement auquel il appartient, Nicolas Sarkozy et François Fillon en tête.

Benoît Hamon
Porte-parole