Le ministre de l’intérieur a beau jeu d’attaquer les « milliardaires
de gauche », il faut cependant renvoyer les milliardaires là où ils sont, dans les petits papiers du gouvernement et à la table du trésorier de l’UMP : le président de BNP Paribas et son
directeur général ont dégagé à eux deux 1,2 millions d’euros de plus-value an actions après avoir exercé puis revendu des stocks-options en août.
Pourtant, alors que le ministre du budget annonce un coup de rabot de 10 milliards sur les niches fiscales, aucune mesure
ne sera prise sur les stocks-options, au détriment de toute justice fiscale mais également de l’efficacité économique. Les revenus issus de la spéculation et des stocks-options sont loin d’être
consommés mais sont au contraire épargnés sur les marchés financiers, participant ainsi à la création des bulles spéculatives.
Encore une fois, le gouvernement mène une politique injuste et totalement contre-productive. Alors que les très hauts
revenus seront épargnés par les mesures prises, ce sont les ménages moyens et modestes qui supporteront les coûts de la politique d’austérité : prime pour l’emploi amputée du RSA, choix
obligatoire entre la demi-part fiscale et l’APL pour un enfant étudiant.
L’annonce des plus-values réalisées par les dirigeants de BNP Paribas constitue un nouvel exemple du caractère profondément
injuste et cynique de la politique menée par le gouvernement. Loin des discours du président de la République au G20 sur la régulation financière mondiale, elle ne fait que montrer un peu plus
la collusion entre le monde de la banque et de la finance et le gouvernement actuel.
Benoît Hamon, Porte-parole