Coût de la rentrée étudiante, les mensonges de l’UNEF

Publié le 24 août 2010 par Olivier Vial

Les vacances universitaires se terminent et déjà l’UNEF place la rentrée sous le signe du misérabilisme, de la démagogie et du mensonge.

Depuis plusieurs années, le syndicat de gauche réalise, au doigt mouillé, une « enquête sur le coût de la vie étudiante. » Les résultats ainsi publiés sont, chaque année, entachés de nombreuses erreurs. L’enquête 2010 ne déroge pas à la règle et les apprentis statisticiens du syndicat ont, encore une fois, torturé les chiffres pour leur faire dire tout et surtout n’importe quoi !

Ils affirment par exemple que « le coût de la vie étudiante est cette année tiré vers le haut par l’augmentation des dépenses liées au logement : alors que le logement représente le premier poste dedépense des étudiants (plus de 50 % du budget mensuel en moyenne), les étudiants sont frappés de plein fouet par l’explosion des loyers dans le parc locatif privé (+ 8,1 % à Paris et + 5,1 % en province […] ».

Malheureusement pour eux, la ficelle est ici un peu grosse et la vérification facile. En effet, en raison notamment de la crise, les loyers dans le parc locatif privé ne se sont pas envolés en 2010, au contraire !

L’observatoire Clameur , qui rassemble les principaux acteurs du logement privé et mesure précisément l’évolution des loyers dans plus de 1250 villes de France, n’a constaté qu’une hausse moyenne de 0,6 % des loyers en 2010.

La situation varie selon les villes. En effet, les loyers baissent dans 46,2 % des villes, y compris Paris (contre 43,8 % en 2009) :

  • la baisse est de moins de 1 % pour 12.3 % des villes (13.9 % des villes en 2009 à la même époque) : Besançon (- 0.3 %), Marseille et Toulouse (- 0.6 %), Amiens et Paris (- 0.8 %), Rouen (- 0.9 %) … ;
  • elle est de 1 à 2.5 % pour 14.4 % des villes (15.0 % des villes en 2009 à la même époque) : Nantes (- 1.0 %), Lille (- 1.1 %), Bordeaux (- 1.2 %), Metz (- 1.4 %), Caen et Angers (- 2.0 %) … ;
  • elle est de 2.5 à 5 % pour 14.3 % des villes (10.3 % des villes en 2009 à la même époque) : Dijon, Poitiers et Rennes (- 2.5 %), Strasbourg (- 3.1 %), Grenoble (- 3.5 %), Nancy (- 4.5 %), … ;
  • elle est de 5 % et plus pour 5.2 % des villes (4.6 % des villes en 2009 à la même époque) : Alès (- 5.0 %), Cherbourg (- 5.7 %), Evry (- 6.0 %), Bobigny et Neuilly sur Seine (- 6.4 %), Aubervilliers (- 6.5 %), …

Dans 53.2 % des villes, les loyers continuent d’augmenter (contre pour 56.2 % des villes en 2009, à la même époque) :

  • la hausse est de moins de 1 % pour 12.3 % des villes (13.8 % des villes en 2009 à la même époque) : Douai (+ 0.1 %), Angoulême et Saint Malo (+ 0.2 %), Saint Etienne (+ 0.5 %), Suresnes (+ 0.6 %), Valence (+ 0.8 %) … ;
  • elle est de 1 à 2.5 % pour 14.8 % des villes (16.2 % des villes en 2009 à la même époque) : Béziers (+ 1.2 %), Belfort (+ 1.3 %), Lyon (+ 1.8 %), Niort (+ 2.0 %), Vannes (+ 2.1 %), Montpellier (+ 2.4 %) … ;
  • elle est de 2.5 à 5 % pour 16.7 % des villes (16.3 % des villes en 2009 à la même époque) : Nîmes (+ 2.8 %), Bagneux (+ 3.2 %), Puteaux (+ 3.8 %), Mantes la Jolie (+ 3.9 %), Tarbes (+ 4.3 %), Issy les Moulineaux (+ 4.4 %) … ;
  • elle est de 5 % et plus pour 10.0 % des villes (9.9 % des villes en 2009 à la même époque) : Draguignan (+ 5.2 %), Courbevoie (+ 5.3 %), Argenteuil (+ 5.7 %), Clermont Ferrand et Versailles (+ 5.9 %), Meudon (+ 6.5 %), …

Quand on sait que le logement est un des principaux postes budgétaires des étudiants une “erreur” de près de 9 points rend l’indicateur de l’UNEF totalement caduque et l’on comprend mieux pourquoi les chiffres avancés par le syndicat et le ministère sont si différents.

On ne peut que regretter que de nombreux journalistes aient repris les chiffres de l’UNEF sans les vérifier…