Par marianne
Le projet du Mouvement Démocrate va bien au-delà d’un programme politique, économique et social ; bien au-delà des catalogues de mesure habituellement présentés par les partis politiques. C’est plus qu’un projet de société : c’est un projet de civilisation.
Une "civilisation" lie des sociétés d’hommes qui se construisent sur des valeurs et une culture commune et dans un objectif commun, une même vision du progrès, dans la projection qu’elles se font de l’avenir en commun. Alors que le mot "société" désigne d’une manière générale un groupe de personnes ayant une forme de vie commune.
Paul Valéry nous a avertis : « Nous autres, civilisations, nous savons désormais que nous sommes mortelles ». La civilisation actuelle connaît les premiers signes de sa mortalité, notamment au travers du défi écologique. Mais bien au-delà de cette mortalité physique, elle souffre également de signes de mortalité morale et spirituelle, de perte d’humanité.
Le Projet Démocrate est un projet de civilisation car il repose sur des valeurs, résumées dans une "charte des valeurs", sur une culture humaniste, sur une idée du progrès de l’homme et de l’humanité, enfin sur une éthique, un comportement politique et moral, résumée dans une "charte éthique". Il vise un idéal humaniste, un monde de justice croissante, basé sur la confiance dans le respect de la démocratie et de la république.
Certains détracteurs qualifient le projet démocrate d’utopie, car ils sont convaincus que l’homme est intrinsèquement mauvais, et ne peut être motivé par des
valeurs humaines. Selon eux, seuls l’appât du gain, la recherche du pouvoir personnel et du plaisir (physique) peuvent motiver projets et actions. Ils sont cyniques et politiquement suivent les
principes de Machiavel décrits dans « Le Prince » :
2 Il faut s’affranchir de toute morale pour exercer le pouvoir
3 L’homme, le peuple comme le Prince, est naturellement mauvais ; il regarde son propre intérêt avant celui d’autrui.
"Utopie" ? Et pourquoi pas ? Une "utopie", c’est un régime politique idéal, qui gouvernerait les hommes parfaitement, une société parfaite (sans injustice par exemple, comme la Callipolis de Socrate) ou encore une communauté d’individus vivant heureux et en harmonie (l’Abbaye de Thélème, dans Gargantua, de Rabelais, en 1534). Le terme a été dévoyé pour désigner une réalité difficilement admissible, un projet irrationnel. Comme si envisager une société idéale, comme un objectif, était ncompatible avec le réel.
Il se trouve que cette utopie démocrate nous permet de viser un cap, un projet de civilisation, plutôt que de naviguer à vue sur des mesures à court terme et sans enracinement dans des valeurs. Il se trouve que cette utopie démocrate s’inscrit dans notre monde, qu’elle fait face aux réalités de la mondialisation et de l’économie capitaliste. Et dans ce contexte globalisé, européen et mondial, elle nous permet de reconnaître des priorités nouvelles pour nos actions personnelles, celles des entreprises et de l’État. L’amélioration concrète de nos conditions de vie passe par une représentation objective du monde que nous souhaitons.
Le modèle de civilisation démocrate s’oppose donc à un autre modèle de civilisation, celui du néo-capitalisme. Le modèle néo-capitaliste est basé sur des valeurs matérialistes, la recherche du profit, la valeur de l’argent, sur le règne de l’image, du paraître, au détriment des valeurs humaines et spirituelles. Dans ce modèle règne la loi du plus fort. La mondialisation multiplie son pouvoir en cassant celui des Républiques nationales. Ainsi peut-il générer des inégalités croissantes dans chacune des sociétés de la planète. Il ne sait pas venir à bout de la pauvreté dans le monde, ni prévenir le désastre écologique planétaire : il sert les intérêts matériels et particuliers à court terme au détriment de l’intérêt général à long terme. Il ne paraît pas non plus rendre les gens plus heureux, sinon par une éphémère satisfaction que permet l’argent, le pouvoir d’achat. Ainsi, la domination du monde par ce modèle conduit cette civilisation à sa propre destruction.
Bien sûr, les partisans de ce modèle, les partis politiques qui lui ouvrent la voie, ne clament pas qu’ils recherchent les inégalités croissantes et la loi du plus fort - mais elles sont implicites dans les valeurs matérialistes qu’ils vantent. Ils aiment se proclamer tenants de la Démocratie et de la République, bien qu’ils n’en respectent pas des principes fondamentaux. Leur stratégie politique est basée sur la séduction, le pouvoir des médias, la soumission aux sondages, une forme de populisme, la conservation du pouvoir par les puissants tout en entretenant la passivité des masses, en les divertissant par les jeux, les programmes télévisés, en les faisant rêver par l’entretien d’événements people, le star system, l’espérance de gains où chacun a sa chance (loterie et loto), … et l’illusion que le salut est dans l’action effrénée, quel que soit son aboutissement, du moment que « ça bouge ». C’est la société du « zapping » perpétuel.
Un autre modèle de civilisation a tenté de s’imposer au XXème siècle. Son échec a été matérialisé par la chute du mur de Berlin en 1989, et la Perestroïka en URSS. Ce modèle, le socialo-communisme, passait par l’appropriation des terres et biens de production par l’État, la centralisation extrême du pouvoir et la redistribution des revenus. Il a appauvri la population, déresponsabilisé les citoyens, concentré le pouvoir pour une oligarchie dictatoriale.
Il n’y a plus aujourd’hui que deux modèles de civilisation qui s’affrontent sur notre planète. Leur concurrence alimentera le combat politique des prochaines
décennies, pas seulement en France mais également chez nos voisins européens comme aux Etats-Unis et même dans le reste du monde, remplaçant le traditionnel clivage "gauche-droite".
De l’autre le modèle démocrate et humaniste, fondé sur les valeurs humaines et spirituelles, visant une justice croissante et un développement humain.